dimanche 31 juillet 2016

Turquie : « Véritable chasse aux sorcières depuis la tentative de coup d’Etat »




Après avoir frappé l’armée, la justice et l’enseignement, la purge lancée depuis le putsch raté du 15 juillet en Turquie s’est intensifiée et a été étendue aux médias.

Dans son journal officiel, mercredi 27 juillet, le gouvernement turc a ordonné la fermeture de trois agences de presse, 16 chaînes de télévision, 45 quotidiens, 15 magazines et 23 stations de radio.


Les médias sont en première ligne de la vaste purge en cours en Turquie.
Plus de 130 médias ont été fermés par le gouvernement cette semaine et près de 90 mandats d’arrêts ont été émis contre des journalistes, des mesures très critiquées par les ONG de défense des droits de l’homme.

Ces fermetures organes de presse font suite à des mandats d’arrêt émis contre des journalistes accusés par le gouvernement d’avoir des liens avec le mouvement de Fethullah GÜLEN, adversaire du président islamo-conservateur Recep Tayyip ERDOGAN, accusé d’avoir ourdi le coup d’État depuis les États-Unis, où il s’est exilé.

Le gouvernement cherche clairement à éliminer tout un pan de la critique dans les médias. C’est une véritable chasse aux sorcières à laquelle on assiste depuis la tentative de coup d’État. La chasse aux journalistes s’inscrit dans cette continuité.

C’est une forme de punition collective qui est à l’œuvre, où les autorités assimilent critique du gouvernement et médias favorables à GÜLEN aux putschistes.

17 journalistes placés en détention préventive

Un tribunal a ordonné samedi 30 juillet le placement en détention préventive de 17 journalistes accusés de liens avec GÜLEN.
Ils sont poursuivis pour appartenance à un groupe terroriste.
Sur les 21 journalistes qui comparaissaient vendredi, 17 ont été écroués et 4 remis en liberté.

Parmi les reporters mis derrière les barreaux figure NAZLI ILICAK, ancienne députée, licenciée du quotidien pro-gouvernemental Sabah en 2013 après avoir critiqué des ministres empêtrés dans un scandale de corruption.

La purge s’étend au milieu économique

Vendredi, trois industriels de premier plan ont été mis en garde à vue dans le cadre des enquêtes tentaculaires sur les réseaux de GÜLEN.

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