dimanche 17 juillet 2016

TURQUIE : Interview de Fetullah GÜLEN



Dans une brève interview, samedi, dans sa résidence de SAYLORSBURG en Pennsylvanie, M. Fetullah GÜLEN a rejeté toutes les accusations selon lesquelles il était derrière la tentative de coup d'Etat : « Je ne pense pas que le monde croit aux accusations portées par le président ERDOGAN. Il y a même une possibilité qu’il s’agisse d’une mise en scène de coup d'Etat destinée à permettre d'autres accusations [contre Gülen et son réseau]."

Exilé volontaire depuis ses démêlés avec ERDOGAN suite à un scandale de corruption en 2013, M.GÜLEN, est à la tête d'un mouvement populaire appelé HIZMET. Il affirme avoir rejeté toute idée d’intervention militaire, et cela pour avoir personnellement souffert après les événements des années 1990 : « Après les coups d’état militaires en Turquie, j’ai été harcelé, arrêté et emprisonné. Maintenant que la Turquie est sur la voie de la démocratie, il ne peut pas revenir en arrière. »

Interrogé par un journaliste du Guardian qui lui demandait s'il était rentré en Turquie en cas de succès du coup d’état, M. GÜLEN a répondu : « Ma patrie me manque beaucoup. Mais il y a un autre facteur important, et c’est la liberté. Je suis ici, loin des troubles politiques de la Turquie et je vis en liberté. "


Dans un discours en public, samedi à Istanbul, ERDOGAN a demandé à Barack OBAMA d’arrêter Gülen et de l'expulser en Turquie : « La Turquie n'a jamais tourné le dos à une demande d'extradition de « terroristes » par son allié américain. « Je dis que si nous sommes des partenaires stratégiques, alors vous devez donner suite à notre demande."

Mais aucune demande officielle d'extradition n’aurait été faite, selon le secrétaire d'État américain, John KERRY, qui s’est exprimé devant des journalistes au Luxembourg : « Nous nous attendons à ce que des questions soient soulevées au sujet de M. GÜLEN, et évidemment, nous invitons le gouvernement turc, comme nous le faisons toujours, à nous présenter une preuve légitime qui résiste à un examen. Les États-Unis examineront alors le dossier et se feront un jugement sur ce sujet de manière appropriée. "

La dernière déclaration de M. GÜLEN datait de 2014. Il a rarement quitté l’établissement dans lequel son mouvement organise un enseignement religieux, et il est de santé fragile. Avant l'entrevue de samedi, il a été examiné par un médecin.

M. Alp ASLANDOGAN, conseiller en communication de M.GÜLEN et directeur exécutif de la section américaine du mouvement HIZMET, a dit que la sécurité des lieux était "en état d'alerte" à la suite de menaces de violence sur les médias sociaux. 
Une petite manifestation avait rassemblé une douzaine d'Américains turcs agitant de grands drapeaux turcs. Un des manifestants a déclaré à un journaliste présent : "Vous êtes avec lui ; nous ne voulons pas vous parler. C’est un deuxième Ben Laden et l'Amérique le protège ". Une femme qui agitait un drapeau à l’effigie d’ERDOGAN a ajouté : « Il corrompt les sénateurs. »

En ce qui concerne la demande d’extradition, M. ASLANDOGAN a déclaré : « La position du gouvernement des États-Unis a toujours été que s'il n'y a aucune preuve que M. Gülen ait enfreint les lois, ils vont examiner cette demande. Jusqu'à présent, le gouvernement turc n'a rien fourni comme preuve. Dieu merci, c'est un pays de lois, et notre sort en dépend. »

Pour ce qui est de l’hypothèse d’une mise en scène de coup d'État, M. ASLANDOGAN a déclaré que les événements de vendredi ne correspondaient pas aux coups d’état précédents : "Le coup d'État semble être mal planifié, très mal exécuté et tout semble se jouer dans l’entourage d'ERDOGAN. Il y a beaucoup de gros points d'interrogation sur la façon dont cette tentative de coup d'Etat a été exécuté ".

Les partisans de M. GÜLEN ont exprimé leur exaspération à propos des accusations portées contre leur mouvement : « C’est encore une conspiration contre M. Gülen », a déclaré M. Harun GULTKI, qui est bénévole au centre et vit dans une ville voisine.

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