dimanche 29 novembre 2020

Iran : Assassinat d’un scientifique iranien du nucléaire.

 


L'assassinat de Mohsen FAKHRIZADEH va compliquer encore plus la situation au Moyen Orient.

Cet assassinat que le président iranien Hassan ROHANI attribue à ISRAEL risque en effet d'attiser les tensions dans la région.

Le nouveau président américain Joe BIDEN, qui avait manifesté son intention d’ouvrir à nouveau le dialogue avec l’Iran, se trouve donc désormais dans une situation difficile au moment même où il souhaitait pouvoir régler par la négociation le conflit sur le programme atomique iranien.

Il apparait vraisemblable que cet assassinat, s’il a bien été réalisé par les services secrets d’Israël, a reçu l’accord implicite des USA.

Finalement la collusion entre le président sortant TRUMP et le 1er ministre d’Israël NETANYAHOU n’est pas de nature à favoriser la Paix dans cette région.

A l’évidence TRUMP utilise les quelques semaines qui lui restent à la tête des USA pour savonner la planche de son successeur.

C’est ce que l’on appelle la politique du pire et le sabotage pur et simple de la diplomatie.

Pour John BRENNAN, ancien patron de la CIA, c'est un « acte criminel et extrêmement dangereux », qui risque d'entraîner des « représailles létales et une nouvelle phase de conflit régional ».

mardi 24 novembre 2020

Le drame du Haut-Karabakh

 

 Vous trouverez ci-dessous un texte concernant la situation au Haut-Karabakh.

Ce texte nous est communiqué par la Représentant de l'Association "Mémoire des Arméniens de France pour la Postérité"

                                                                                    

 L’Arménie, l’Artsakh et leur douleur

L’histoire du peuple arménien s’écrit en lettres de sang dans le grand livre de l’humanité. Entre 1894-1896, les provinces arméniennes de l’Empire Ottoman furent le lieu des premiers massacres de masse, puis en 1909, ce fut la ville d’Adana qui fut martyrisée, était-ce alors un crime imputable à l’ancien régime ottoman ou les prémisses de la politique « Jeune turque » envers la minorité arménienne ? Les déportations de 1915-1917 et l’extermination d’un million et demi d’Arméniens sur leurs terres ancestrales furent qualifiées de génocide selon la terminologie créée par le juriste Raphaël Lemkin. Ainsi en ce début du XXème siècle, une page tragique de l’histoire du peuple arménien s’écrivait en lettres de sang, mais malheureusement la fin de ce siècle devait parachever le chapitre la tragédie arménienne avec les massacres de Bakou et de Soumgaït commis par les frères des Turcs, les Azéris.

Avec l’éclatement de l’URSS en 1991, il était fort à espérer que les frontières dessinées en 1921 seraient renégociées et que l’Artsakh et le Nakhitchevan, arbitrairement donnés par Staline à l’autorité azerbaidjanaise, seraient restitués à l’Arménie vu que la population de ces deux provinces était majoritairement arménienne. Néanmoins, il n’en fut rien. Bien au contraire, le Nakhitchevan fut vidé de sa population arménienne et l’Artsakh resta dans le giron azerbaïdjanais.

L’Azerbaïdjan, riche de son pétrole, put se doter d’un armement moderne et sophistiqué, bénéficier des conseils en stratégie de la Turquie, car selon le président turc Erdogan « Turcs et Azéris sont une seule et même nation ». La menace sur l’Arménie et l’Artsakh devenait de plus en plus imminente. Il faut se rappeler qu’en 2004, dans le cadre de la formation de l’OTAN, en Hongrie, un jeune soldat arménien avait été exécuté à la hache pendant son sommeil par un soldat azéri. En juillet dernier, la Turquie organisa des manœuvres militaires chez son frère azéri près de la frontière arménienne. Cependant, comment l’Occident a-t-il pu ainsi fermer les yeux sur toutes les exactions commises par l’Azerbaïdjan depuis plusieurs années ? 

Le 27 septembre, l’Azerbaïdjan, sous l’impulsion de la Turquie, dont le Président Erdogan rêve de reconstituer l’Empire Ottoman, attaquait l’Artsakh qui, après un referendum en 1992 s’était proclamé indépendant. Les forces d’Azerbaïdjan soutenues par des mercenaires djihadistes et encadrées par des généraux turcs prirent l’avantage sur la résistance arménienne grâce à leur armement sophistiqué, drones mais surtout à l’utilisation d’armes interdites comme les bombes à sous-munitions ou au phosphore. Malgré plusieurs cessez-le-feu rompus systématiquement par l’Azerbaïdjan et une défense héroïque des soldats arméniens, après 5 semaines de combats acharnés, une trêve fut signée entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan sous l’arbitrage de la Russie pour mettre fin au massacre des jeunes soldats arméniens.

Néanmoins, pouvons-nous espérer que cette fois la justice internationale fera son travail ? L’Azerbaïdjan devrait être jugé pour crime de guerre et crime contre l’humanité. De son côté, la Turquie qui a introduit ses « Loups gris » partout en Europe pour mener ses basses besognes et contrecarrer les actions des Arméniens en faveur de la reconnaissance pourrait être contrainte de rappeler sous peu toutesa horde car, à petits pas certes mais concrètement, la reconnaissance du génocide s’écrit dans le marbre de la loi.

Nersès Durman-Arabyan