Vladimir Poutine justifie l’agression contre l’Ukraine au motif de « vouloir dénazifier » ce pays.
Qu’en est-il réellement ?
Quelques rappels historiques ne sont pas inutiles.
Depuis 2014 des milices ukrainiennes combattent dans le Donbass.
Les journalistes de France 24 James ANDRE et Jonathan WALSH ont rencontré les membres d'un de ces groupes, qui forment les volontaires de la Défense territoriale ukrainienne.
Certains de ces groupes à l'idéologie nationaliste, voir ultranationaliste, trainent une réputation sulfureuse.
C'est le cas de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), qui existe depuis près d'un siècle et combattait déjà les séparatistes prorusses dans le Donbass en 2014. L'OUN a activement collaboré avec les nazis avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, au nom de la lutte commune contre les Soviétiques.
Ce groupe, tout comme le Régiment Azov ou Pravi Sektor, sont au cœur de la propagande russe, qui clame que l'Ukraine est aux mains des nazis.
Le régiment Azov, au cœur de la guerre de propagande russo-ukrainienne
Milice néonazie pour les uns, héros ukrainiens pour les autres: le régiment Azov, retranché dans Marioupol assiégée, est au cœur d'une guerre de propagande entre Kiev et la Russie
Depuis sa création en 2014, au début de la guerre contre les séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, le bataillon a été intégré depuis à la Garde nationale et donc relève du ministère ukrainien de l'Intérieur
Fondé par des militants d'extrême droite, dont Andriï BILETSKY, issu de l'organisation paramilitaire Patriotes d'Ukraine, il recrute au départ des volontaires et arbore des emblèmes, comme le "Wolfsangel" (crochet de loup), rappelant ceux de la division SS Das Reich.
En 2014, ce bataillon avait effectivement un
fond d'extrême droite que personne ne conteste.
La propagande russe renvoie aussi à la lutte des ultranationalistes ukrainiens contre l'URSS après 1945 ainsi qu'à leur leader Stepan BANDERA, qui collabora avec l'Allemagne nazie
Qu’est-ce que le Régiment Azov ?
C'est un régiment de combattants ukrainiens dont vous avez dû voir les images sur les réseaux sociaux. On les reconnaît à leurs croix gammées et aux insignes SS : le Régiment Azov, du nom de la mer Azov bordée par l'Ukraine et la Russie. Le groupe néonazi combat au sein de l'armée ukrainienne.
A gauche, le logo reprenant le symbole du “Soleil noir”. Le logo du milieu est celui qui est aujourd’hui utilisé pour la communication du régiment sur les réseaux sociaux. Pierre Crom/Getty Images. Cette orientation idéologique est notamment visible dans la symbolique utilisée par le régiment Azov.
“L’emblème utilisé est l’emblème du parti (Social National party of Ukraine) dont est hérité le parti “Svoboda“, il s’agit du “I” et “N” mêlés, mais qui rappelle la Wolfsangel utilisé par certains SS. Ils reprennent également le soleil noir qui est aussi un symbole nazi“.
En 2016 toujours, Human Rights Watch et Amnesty International ont également rendu leur rapport conjoint (en anglais) sur la situation en Ukraine. Les deux ONG font état de la pratique de détention arbitraire et de mauvais traitements incriminant plusieurs groupes militaires, dont le régiment Azov. Même son de cloche du côté de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), qui a publié en 2018 ses conclusions sur le conflit de 2014.
Pour autant cela ne justifie pas la violence aveugle des combats, les destructions massives des villes et le martyr des populations civiles.
Les démarches du Président MACRON sont parfaitement justifiées :
ne pas rompre le dialogue et éviter l’escalade dans cette guerre.
