dimanche 13 mars 2022

Décés d'Alain KRIVINE

 

« Être révolutionnaire, c’est vouloir remettre à l’endroit une société à l’envers »

Alain KRIVINE

 

Ancien leader de la Ligue communiste révolutionnaire Alain KRIVINE est décédé ce samedi 12 mars 2022.

Responsable en 1955 de l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF), il devient en 1956 responsable de l’ensemble des lycéens communistes de Paris. Alain KRIVINE est ensuite le principal dirigeant du courant de gauche de l’Union des étudiants communistes (UEC) du secteur « Sorbonne-Lettres », dont il sera exclu en 1965 après avoir critiqué la direction du PCF.

 

Avant la création de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) il avait donc été membre de l’Union des Etudiants Communistes (UEC), c’est dans cette structure étudiante que j’ai fait sa connaissance. C’est là que je l’ai connu personnellement. L’UEC fut d’une certaine manière la pépinière de quelques militants qui par la suite devinrent pour certains ministres tels Bernard KOUCHNER et Claude MALHURET (maire de Vichy puis ministre de CHIRAC).

A l’époque nous étions considérés par le Parti Communiste comme des oppositionnels. Nous avions de fait des positions très tranchées entre autre sur ce que devait être à nos yeux un mouvement étudiant qui se voulait indépendant des états major du Parti. Nous étions en pleine guerre d’Algérie et nous estimions que la position du Parti n’était pas en adéquation avec les revendications des indépendantistes algériens. La bataille à l’intérieur de l’UEC à l’encontre des responsables politiques communistes était dure. A Tours nous avions même réussi à mettre en minorité la direction fédérale, ce qui nous a valu une exclusion.

 

Par la suite fut créé un mouvement étudiant plus radical, le Comité de Liaison des Etudiants Révolutionnaires (CLER), mouvement qui allait donner naissance à la Ligue révolutionnaire. Si politiquement je me sentais proche de la Ligue je n’ai jamais franchi le pas, sans pour autant rompre avec mes Camarades.

Alain KRIVINE était né le 10 juillet 1941 à Paris dans une famille juive originaire d’Ukraine. Ses frères aînés, qui passent tous par le Parti communiste, tracent la route à suivre.

Vous l’avez compris la disparition d’Alain KRIVINE me touche profondément. C’est un peu de ma vie militante qui disparait. C’est donc pour moi un moment difficile. Je voulais rendre hommage à ce militant qui n’a jamais renoncé à ses idées. 

Je partage tout à fait les propos d’Olivier BESANCENOT lorsqu’il déclare : « Alain Krivine, mon camarade et ami, tu nous as quittés. Je t’entends encore dire que la plus belle manière de célébrer la mémoire des disparus est de perpétuer leur combat. Celui de toute une vie te concernant, sans jamais renoncer »

Au moment de prendre sa retraite, il confiait : « On a beaucoup plus de raisons de se révolter qu’en 1968. La barbarie s’est aggravée. J’attends un Mai 68 qui réussisse, un Mai 68 avec un programme ».

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