mercredi 21 juin 2023

Missak MANOUCHIAN entre au Panthéon

 

C’est sur les lieux mêmes de la tragédie, dimanche 18 juin, lors de la commémoration de l’appel du général de Gaulle, que le Président de la République Emmanuel MACRON a officialisée l’entrée au Panthéon de Missak MANOUCHIAN.

D’une certaine manière cette décision permet de réconcilier la mémoire de la Résistance restée depuis près de 80 ans partagée entre gaullistes et communistes, rétablissant de manière évidente le rôle du Parti Communiste dans la Résistance même si des zones d’ombre existent sur la fin tragique du réseau FTP-MOI.

Rescapé du génocide arménien de 1915, immigré débarqué à Marseille, apatride, communiste, ouvrier, antinazi mais aussi poète amoureux de la France Missak MANOUCHIAN «  incarne les valeurs universelles de liberté, égalité, fraternité au nom desquelles il a défendu la République », déclare la présidence de la République.

Engagé volontaire dans l’armée française en 1939, il entre à partir de 1941 dans la clandestinité et organise la résistance arménienne à Paris. Il devient l’un des chefs des Francs-Tireurs et Partisans de la main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI), réseau de résistance communiste composé d’étrangers en Région parisienne.

Missak MANOUCHIAN fut arrêté en novembre 1943 et fusillé au Mont Valérien par l’armée nazie, le 21 février 1944 à 37 ans.

 

Missak MANOUCHIAN (à gauche), accompagné ici par Wolf WASJBROT et Joseph BOCZOV,

ont tous les trois été fusillés le 21 février 1944 au Mont Valérien.

Cette photographie a été prise peu avant leur exécution.

Collection Roger-Viollet © Roger-Viollet / Roger-Viollet

 Dans la dernière lettre adressée à sa femme, Mélinée, avant son exécution, le 21 février 1944, au mont Valérien, Missak écrivait : « Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. »

 

 

 

Le poème de Louis ARAGON « L’Affiche rouge » mis en musique par Léo FERRE retrace admirablement l’internationalisme dans la lutte contre l’occupant hitlérien. Au moment de mourir il affirmait n’avoir « aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit » souhaitant « bonheur à ceux qui vont survivre et goûter la douceur de la liberté et de la paix de demain »