dimanche 4 octobre 2020

Après les risques liés à la fonte en Sibérie du permafrost, la prochaine épidémie mondiale viendra-t-elle des océans ?



Chaque minute, 15 tonnes de déchets plastiques sont déversées dans les océans. Avec quels effets sur la santé humaine ?

 

« C’est une pollution qui revient dans nos assiettes ».

À l’occasion de la conférence « Santé de l’Océan, santé de l’homme » organisée par « l’Obs », huit experts de la mer alertent sur la toxicité de la pollution marine.

Le professeur Patrick RAMPAL, président du centre scientifique de Monaco et chef de service hépato-gastro-entérologie du centre hospitalier Princesse Grace. « Il y a un certain nombre de composés toxiques dans le plastique qui peuvent être des modificateurs endocriniens ».

 

Le président de l’Ifremer François HOULLIER rappelle par exemple que les nanoplastiques altèrent la capacité des huîtres à se féconder.

Et de s’interroger : Qu’en est-il chez l’homme ?

« Ils peuvent favoriser des règles précoces ou au contraire des règles tardives, des cancers du sein, des problèmes thyroïdiens », énumère Patrick RAMPAL.

Sans compter sur la pollution chimique, qui, combinée au réchauffement, à l’acidification et à la baisse de salinité des océans, le rend davantage propice à la pullulation microbienne. 

« On a par exemple vu en mer Baltique, une mer froide qui était considérée peu atteinte par les problématiques sanitaires, apparaître des épidémies de Vibrio, cousins du microbe du choléra », illustre Patrick RAMPAL.

 

Certains coraux sont menacés par des microbes pathogènes pour l’homme :

 

Les océans peuvent-ils devenir le berceau de la prochaine épidémie mondiale ? « Pas impossible », répond un expert, qui souligne que certains coraux vivent en symbiose avec des microbes pathogènes pour l’homme. « Parmi eux, certains virus sont de type à ARN1, exactement comme le Covid ».

 

Un réservoir d’innovations

 

Bref, si l’on n’y prend garde, l’océan pourrait devenir un environnement pathogène. Alors même qu’ils constituent un véritable réservoir d’innovations en médecine ! Pour le stress, par exemple. C’est ce qu’a démontré Mathieu COULANGE, médecin urgentiste spécialisé en médecine maritime. Mais ce n’est pas tout. De nombreuses molécules ancestrales se cachent dans les bas-fonds des océans et pourraient constituer de véritables ruptures technologiques en médecine, notamment dans la recherche contre le cancer, rappelle le scientifique Franck ZAL.

Cet ancien chercheur au CNRS en sait quelque chose : il a découvert chez un ver marin familier des plages bretonnes l’ancêtre de nos globules rouges. La molécule est aujourd’hui utilisée pour augmenter le temps de vie des greffons en attente de transplantation.

 

Les perspectives sont larges et les océans sont infiniment moins bien connus que les forêts, par exemple, rappelle François HOULLIER.

« En les dénaturant, on se prive de ressources qu’on ne connaît pas encore et qu’on ne connaîtra peut-être jamais. »

Informations d’après un Compte-Rendu de « l’Obs »

 

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