samedi 25 avril 2020

Victime du coronarvirus l'infectiologue Jacques F. ACAR est décédé

Jacques ACAR a toujours milité pour une microbiologie médicale engagée “au lit du malade”
Il a été le pionnier en France du concept de microbiologie étroitement mêlée à la clinique, pour une meilleure performance diagnostique et une meilleure prise en charge des patients, chaque spécialiste de l'une ou l'autre discipline restant dans son rôle, mais en synergie avec l'autre.


@ESCMID

Nous apprenons avec une grande tristesse le décès du professeur Jacques ACAR, infectiologue de renom, ami, mélomane d'exception, membre du comité d'honneur de Musique au Val-de-Grâce.

Le Pr Jacques ACAR, 89 ans, s’est éteint vendredi 27 mars, victime du Covid-19 à l’hôpital Saint-Joseph à Paris, un établissement dont il avait dirigé pendant 40 ans le service des maladies infectieuses avec celui de l’hôpital Broussais. 

En parallèle d’une carrière de médecin hospitalier, de professeur et de chercheur, consacrée à la microbiologie clinique, Jacques ACAR a été un expert reconnu dans le monde de la microbiologie et des maladies infectieuses.

Après une enfance à Dakar, où il est né en 1931, il arrive à Paris en 1948 pour y débuter des études de médecine. Son internat, réalisé en majeure partie à l’hôpital Claude Bernard, lui a notamment donné l’occasion de travailler avec James REILLY, grand chercheur. 
Les recherches sur le développement des antibiotiques guideront ensuite toute la carrière de Jacques ACAR.

Sa rencontre avec le Pr Yves CHABBERT, figure de l’Institut Pasteur a été déterminante aussi. 
En 2018  il rendra hommage dans « Le Quotidien du Médecin ». à « ce patron que je n’ai jamais entendu dire un mot désagréable à ses collaborateurs ». À ses côtés, il s’ouvre à la médecine mondiale.

Un spécialiste incontournable de la résistance aux antibiotiques

Participant à de nombreux congrès, missions de recherches et enseignements, le Professeur ACAR deviendra un spécialiste incontournable de la résistance aux antibiotiques. 
Parallèlement à l’enseignement qu’il dispense à la Faculté de Paris VI, il accueille des stagiaires venus du monde entier dans son laboratoire à l’hôpital Saint-Joseph. 

Il est à l’origine de la création de plusieurs sociétés scientifiques de renom (Société Européenne de microbiologie clinique et de maladies infectieuses, Société Internationale de maladies Infectieuses, Alliance pour l’usage prudent des antibiotiques et de prospection du futur).

À presque 90 ans, Jacques ACAR demeurait encore très actif. C’est d’ailleurs à l’occasion d’un déplacement scientifique récent outre-Atlantique qu’il aurait contracté le virus qui l’a emporté. 

Une ironie du sort pour celui qui faisait des nouveaux périls infectieux l'un des défis de sa discipline, auxquels il avait consacré sa vie. 

En 2001, il en résumait ainsi les enjeux au « Quotidien » : « Deux grands événements ont marqué les maladies infectieuses au cours des trente dernières années. 

D'une part, la renaissance de la discipline par la prise de conscience de l'évolutivité - au sens darwinien - de ces maladies (l'épidémie de SIDA en est un exemple). 

D'autre part, la contingence de nos attitudes thérapeutiques face au dynamisme du monde microbien. »

Le Quotidien du Médecin







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