Celle
que l’on surnommait la « princesse rouge » est décédée ce jeudi 26
mars 2020 des suites de complications liées au covid-19, à l’âge de 86 ans.
Elle
se disait de sensibilité chrétienne de gauche.
Qui était Marie-Thérèse de
Bourbon-Parme ?
Une
aristocrate, dont l’arbre généalogique est fleuri de noms comme Saint Louis et
Henri IV, en est venue à se muer, dans les années 60/70, en militante du
socialisme autogestionnaire.
Rien
ne prédisposait cette jeune fille, née le 28 juillet 1933 à Paris, élevée
dans un château du Bourbonnais puis chez les inflexibles sœurs du collège du
Sacré-Cœur à Tours, à devenir une pasionaria.
Rien,
sinon le respect du père, l’amour du grand frère, et la conviction qu’elle
avait, avec sa famille, un rôle à jouer dans l’avenir de l’Espagne.
La princesse
Marie-Thérèse de Bourbon-Parme, était la fille de Xavier de Bourbon-Parme,
prétendant carliste au trône d’Espagne, jusqu’à son « abdication »,
en 1975, en faveur de son fils Charles-Hugues, frère aîné de Marie-Thérèse
Marie-Thérèse était une militante de
gauche, qui avait rencontré de nombreux hommes politiques, François MITTERRAND,
André MALRAUX, Jean GUITTON, Roger GARAUDY.
Militante pro-palestinienne, ARAFAT l’a
reçue quelques mois avant sa mort.
A son avis Hugo CHAVEZ « a fait des erreurs, mais
aussi beaucoup de choses positives.»
Le frère de Marie-Thérèse,
Charles-Hugues, marié à la princesse Irène des Pays-Bas, était lui aussi un
militant anticapitaliste. Il avait rencontré TITO en Yougoslavie puis avait
fait un tour par la Chine et Cuba.
La princesse Marie-Thérèse de Bourbon-Parme est morte du coronavirus (Photo : Babelio)
Héritière d’une famille qui a fait l’histoire,
cette
octogénaire a milité pour le socialisme autogestionnaire et la monarchie.
Son
socialisme est tout en nuances. «Pour nous, l’idée socialiste, ce n’était
pas la lutte des classes mais la recherche permanente du consensus.»
De son point
de vue TITO fut séduisant, mais pas son parti unique.
Les familles
royales européennes ont été choquées par cette bouffée gauchiste chez les
Bourbon-Parme.
Une réaction
que cette intellectuelle analyse ainsi : «Quand une espèce est en train
de s’éteindre, les individus qui la composent voient d’un mauvais œil ceux qui
prennent des initiatives.»
Je voudrais vous donner quelques informations concernant le « carlisme » évoqué dans votre article consacré au décès de Marie-Thérèse de Bourbon-Parme dite la « Princesse rouge ».
RépondreSupprimerL’histoire du « carlisme » est fort complexe.
Le mouvement carliste est apparu à la suite de la décision en 1789 prise par le roi Charles IV d’Espagne d’abolir la Loi salique mise en place en Espagne en 1713 par son ancêtre Philippe V. En réalité cela était donc un retour aux règles successorales traditionnelles.
Les carlistes ont collaboré avec les autres composantes nationalistes contre la République Espagnole.
Mais en avril 1937 Franco décrète leur unification forcée avec la nouvelle Phalange. Cette décision va créer des dissensions internes.
Sous Franco, les carlistes se sont alors divisés entre pro et anti franquistes.
Le père de Maria-Teresa, déporté à Dachau, a choisi, lui, de lutter contre la dictature et a instillé à ses deux fils et quatre filles un goût éperdu de la liberté.
Le fils aîné, Charles-Hugues, et trois des filles (Maria-Teresa, Cécile et Marie des Neiges) ont entendu le message mieux que les autres.
Il existe actuellement, en Espagne, plusieurs mouvements carlistes Parmi ceux-ci, certains se réclament de la gauche, les autres du « traditionalisme ».
Le Parti carliste de Marie-Thérèse de Bourbon-Parme se réclame du socialisme autogestionnaire. Il se situe en marge de tous les partis politiques espagnols et européens actuels.
A ses côtés existe un carlisme traditionaliste qui est majoritaire.
Régis Martinaud
regis.martinaud@gmail.com