dimanche 18 février 2018

Les gardes médicales : Informations à l'usage des patients-citoyens




Les Assemblées Générales sont utiles car elles permettent des rencontres intéressantes et … houleuses.

Il en est ainsi de l’A.G. du Crédit Agricole qui se tenait vendredi 16 février 2018 à la Salle des Fêtes de Descartes.

J’étais présent à cette Assemblée Générale et j’ai eu à subir les remarques d’une personne qui n’était pas concernée par mes critiques – sur la permanence des soins – paru en janvier dernier dans « La Nouvelle République ». Par courtoisie je ne dévoilerai pas le nom de cette personne, quoique tout un chacun présent à cette réunion a pu constater de visu notre échange verbal parfois un peu vif.

Certes j’aurais pu ne rien dire et me contenter des seuls remerciements des personnes qui dans le public m’ont dit leur soutien n’appréciant guère le fait que l’on me reprochait d’avoir dit tout haut ce que les citoyens n’osent pas dire mais pensent tout bas.

Sans aucun doute l’article – objet de cet échange – est très apprécié, n’en déplaise à certains esprits chagrins.

Mais puisque l’on m’a demandé, avec insistance, d’informer les patients-citoyens et bien je vais informer et … chacun appréciera.

Tout d’abord je vais rappeler les conditions dans lesquelles s’exerçaient les gardes à mon époque de « dinosaure de la médecine » (malgré tout pas si ancienne que cela : … 5 ans !).

Le médecin, qui assurait la garde du soir, de la nuit et des week-ends et jours fériés, percevait directement du patient une somme correspondant à l’acte pratiqué augmentée d’une somme forfaitaire selon qu’il s’agisse d’acte dit du soir, de nuit ou de jours fériés.

S’il n’y avait pas d’actes il n’y avait pas de recettes. Le praticien avait donc assuré une permanence – qu’à l’époque l’on appelait une garde – sans rémunération.

Mais par la suite et afin d’inciter les praticiens à assurer les gardes les Caisses d’Assurance Maladie ont proposé de rémunérer l’astreinte. Ce qui était de mon point de vue un progrès et normal.

Ainsi même sans acte les praticiens percevaient de la part des Caisses d’Assurances une somme forfaitaire dont le montant varié selon qu’il s’agisse d’astreinte de nuit, ou de dimanches et jours fériés et cela bien évidemment se cumulait avec les éventuels honoraires liés aux actes.

Et moi qui pendant quelques années (tout en étant à la retraite) ai assuré ces permanences je ne m’en suis jamais plaint.

Quelques précisions

Oui c’est sous la Présidence de J. Chirac que les gardes sont devenues facultatives,

Oui c’est l’A R S (Agence Régionale de Santé) qui a modifié cette disposition regroupant en 1 ou 2 parfois 3 points du département les lieux de permanence. 

Ce n’est pas pratique pour une personne seule isolée en dehors d’un bourg, d’être obligée d’appeler le 15 et ainsi risquer de surcharger les Urgences hospitalières alors qu’une consultation sur place aurait été suffisante. Il est à noter que certaines ARS n’ont pas mis en place ce système.

L’appel au 15
 
Il faut aussi rappeler que l’appel au 15 ne signifie pas automatiquement hospitalisation, même si parfois la réponse du médecin coordinateur conseille une consultation hospitalière. 

Il faut distinguer 3 cas de figures :

1        -    L’urgence dite vitale, telle qu’elle apparaît au coordinateur : la vie du patient est en danger. Il y a appel au SAMU qui se déplace,

2      -  L’urgence nécessitant une surveillance médicale en milieu médicalisé (service hospitalier public ou clinique privée),

3          -    La réponse par des conseils visant entre autres à rassurer le patient, c’est le conseil médical qui peut permettre de différer l’acte médical proprement dit.

Les astreintes

Oui je trouve normal que les astreintes soient rémunérées, et j’estime inacceptable que cette disposition ait été supprimée.

Oui je trouve normal que des permanences soient mises en place et

Oui je trouve anormal que ce ne soit pas le cas.

Et quand certains  invoquent la charge de travail je réponds simplement qu’elle a toujours était lourde, même à l’époque des « médecins dinosaures ».

Imaginant peut-être à tort qu’elle ne doit pas être pire aujourd’hui qu’il y a 10 ans puisque que le nombre de médecins est quasiment identique (3,5 au lieu de 5) et qu’hélas le nombre d’habitants a chuté dans les mêmes proportions.

Mais il est vrai que la population vieillit et nécessite une plus grande surveillance médicale. Sans oublier que bien souvent les patients deviennent de plus en plus exigeants.

Dois-je le répéter cette situation n’est pas propre à Descartes, c’est un problème national que les Pouvoirs Publics et les Élus doivent prendre en compte.

Des solutions sont à trouver collectivement, en commençant par supprimer le numerus clausus mais il faudra attendre une dizaine d’années pour en sentir les premiers effets. 

Un numerus clausus que certains médecins (leurs Syndicats professionnels, ainsi que les Ordres) souhaitent maintenir. 

Aujourd’hui il est nécessaire de mettre en place des conditions spécifiques pour autoriser les installations. Cela existe bien pour d’autres professions, je pense entre autres aux kinés, aux infirmières, …

La politique de Santé est à revoir de fond en comble.

Nous souffrons en réalité d’un mauvais aménagement du territoire, pour ne pas dire une absence totale d’aménagement du territoire.

Mais comme dit l’autre nous ne sommes pas au temps de Staline, … 

- alors surtout ne faisons rien,

- ne disons rien, taisons-nous et 

- laissons mourir en Paix nos territoires ruraux, leurs habitants, les patients, les agriculteurs et toutes Celles et tous Ceux qui vivent en milieu rural




1 commentaire:

  1. Plus un médecin de garde dans ma bourgade depuis le départ du dernier médecin qui acceptait de se rendre au domicile de patients ayant le mauvais goût de tomber malades la nuit. Mais son grand cœur lui a un jour fait faux bond et il est parti de l'autre côté du miroir. Alors, on doit maintenant appeler les pompiers. Urgences engorgées, plus rassurantes tout de même à Sète qu'à Béziers. Quant au mercredi, c'est la galère: pratiquement pas de médecin disponible. C'est sans doute la journée des enfants et petits-enfants.Les secrétaires répondent toutes de façon laconique "Faites le 15!' injonction inlassablement entendue alors qu'une voisine ne se sentait pas bien. Et puis, il est vivement conseillé de ne pas mourir en fin de semaine. L'infirmière et le kiné de ma mère, heureusement présents quand elle est décédée un samedi matin, ont eu toutes les peines du monde à obtenir un permis d'inhumer. Une "coordonnatrice" (?) de Montpellier dont le commissariat nous avait donné le numéro de téléphone a aboyé à l'infirmière 'Ben vous n'avez qu'à la garder jusqu'à lundi!' avant de lui raccrocher au nez. Le kiné s'est alors souvenu qu'il avait vu passer le matin même les ordonnances d'un médecin du Grau dans la pharmacie voisine (seul médecin présent un samedi matin). Il fermait son cabinet à midi mais il est venu en hâte un quart d'heure avant, avec beaucoup de gentillesse, pour me sortir de ce cauchemar et rédiger un certificat de décès. Il faut donc se retenir d'expirer pendant les weekends, sous peine de plonger un peu plus sa famille dans le désarroi J'ai lu avec intérêt ton article dans la Nouvelle République. La fin du numerus clausus est une bonne chose! Amitiés Martine

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