Lors de sa
première intervention télévisée depuis le début des manifestations, ce modéré a
affiché sa compréhension.
Cependant il
a dû concéder un geste vis-à-vis de ses opposants qui réclament une répression
immédiate contre les manifestants : c’est pour cela qu’il a cru nécessaire
de menacer ceux « qui sèment le désordre ».
Après avoir tenté
de légitimer les protestataires et leurs revendications – « pas
seulement contre l’état de l’économie, mais aussi contre la corruption et
l’absence de transparence », le Président ROHANI a aussitôt menacé « ceux
qui vandalisent les biens publics et qui sèment le désordre ».
Les
premières manifestations ont commencé le
jeudi 28 décembre à Machhad, la deuxième ville d’Iran. C’est précisément l’un
des bastions des opposants au président modéré ROHANI. Ils redoutent, la politique
d’ouverture vers le monde de ce dernier, et surtout la perte de leurs avantages
politiques et économiques.
Pour
beaucoup de spécialistes de l’Iran : cela laisse à penser que la
manifestation de Machhad était une initiative des adversaires du président qui
cherchaient avant tout à l’affaiblir.
Il faut
rappeler que depuis le début du deuxième mandat de M. ROHANI, les différentes manifestations
se multiplient et rassemblent des retraités, des ouvriers ou des enseignants
qui n’ont pas été payés depuis plusieurs mois. Ce climat de mécontentement
économique, mêlé aux frustrations plus profondes liées à la stagnation
politico-sociale, peut expliquer l’importance de la contestation.
Malgré tout et
en parallèle il ne faut pas oublier que le Président Hassan ROHANI est parvenu
à faire baisser l’inflation à environ 10 %, alors qu’elle était de
40 % avant son élection. Mais le chômage – des jeunes notamment – reste
très élevé à 28,8 %.
Ce qui est
pour le moins étonnant c’est que contrairement à tous les rassemblements depuis
2009, les manifestations de ces derniers jours ne font nullement mention des deux
leaders de l’opposition, Mir Hossein MOUSSAVI et Mehdi KAROUBI, assignés à
résidence depuis 2011.
C’est l’une
des raisons pour lesquelles les réformateurs iraniens qui soutiennent la
présidence de M. ROHANI suivent avec beaucoup de méfiance un mouvement qui
reste actuellement sans leader.
Les nombreux
Iraniens qui sont descendus dans la rue en 2009, et qui plus tard ont voté pour
Hassan ROHANI restent circonspects et gardent leurs distances
Les
États Unis d’Amérique du Nord, ont très rapidement apporté leur soutien à la
vague contestataire iranienne.
Cette
prise de position des USA, relayée immédiatement par l’Arabie Saoudite, vise à
mettre en difficulté le Président ROHANI, mais également le Président de la
Fédération de Russie.
Dans son
discours de dimanche, Hassan ROHANI a donc fait preuve d’habileté, espérant sans
doute que la contestation s’éteigne sans recours à la force. Le président – faisant implicitement référence à l’Irak et
à la Syrie, deux pays ravagés par des années d’instabilité politique et de
guerre – a notamment appelé les Iraniens à « avoir à l’esprit la
situation délicate régionale ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les propos injurieux, racistes, sexistes, pornographiques, antisémites, islamophobes, ne seront pas publiés.
Pour signer les commentaires de vos noms/prénoms, cliquez sur le menu déroulant, et sélectionner "Nom/URL". Remplir ensuite uniquement la partie "NOM".