samedi 6 janvier 2018

Il y a 50 ans : Le Printemps de Prague





Le 5 janvier 1968 débutait ce qu’à l’époque la presse a appelé le Printemps de Prague.

En effet c’est à partir cette date que sous l’impulsion d’Alexander DUBCEK est introduit la notion de « socialisme à visage humain » qui prône une certaine libéralisation. 

Une nouvelle Constitution affirme l'égalité des nations tchèque et slovaque au sein de la République Fédérale Tchécoslovaque.

Le Printemps de Prague s’achèvera le 21 août 1968 avec l’invasion du pays par les troupes du Pacte de Varsovie.

En réalité tout a commencé dans les années 1960. Le mouvement des dissidents s’organise. La contestation se développe au sein même du Parti Communiste Tchécoslovaque.

En décembre 1962 une délégation des étudiants français (l’UNEF) se rend à Prague afin de renouer les relations internationales avec l’U.I.E. (Union Internationale des Étudiants). 

Pour avoir participé à cette délégation et rencontré le Président de l’U.I.E. (Jiri PELIKAN), j’ai senti que la situation politique était en train de se modifier lentement mais profondément.


Cela devait donc aboutir 5 ans plus tard à ce 5 janvier 1968.

Le 5 janvier 1968 Alexander DUBCEK remplace NOVOTNY à la tête du Parti Communiste.

Autant NOVOTNY était détesté, autant DUBCEK était apprécié.

Alexander DUBCEK est sans conteste le symbole du « Printemps de Prague ». Mais son indécision parfois et le fait qu’il n’ait jamais remis en cause clairement l’hégémonie du Parti Communiste cela a conduit à l’échec de cette expérience sans précédent. Il espérait que le Congrès du P. C. prévu pour septembre serait de nature à confirmer sa position. 

Mais le 28 août 1968 les troupes du Pacte de Varsovie (URSS, Bulgarie, Hongrie, Pologne, RDA) sont entrées dans Prague imposant ce qu’il est convenu d’appeler « la normalisation ».

DUBCEK est arrêté, emmené de force à Moscou où il signera sous la contrainte un protocole autorisant cette « normalisation »

Spontanément les praguois descendent dans la rue interpellent les soldats, organisent des manifestations non violentes, lancent des slogans tels que : « Réveilles toi Lénine ils sont devenus fous », … rien n’y fera.

De nombreux intellectuels et responsables politiques émigrent.

Jiri PELIKAN responsable de la Télévision pendant le « Printemps de Prague » émigre en Italie. Député italien il siègera de 1977 à 1989 au Parlement Européen (c’est à cette époque que je l’ai rencontré pour la dernière fois). En 1990 il deviendra conseiller du président Vaclav HAVEL. Il est décédé à Rome le 26 juin1999.

Le Congrès clandestin du P.C. se tiendra malgré tout ainsi que Jiri PELIKAN le relate dans l’un de ses ouvrages.

Expulsé du P.C. Alexander DUBCEK sera condamné à travailler 15 ans dans une exploitation agricole et forestière, ce qui lui valut le surnom de « jardinier de Bratislava ».
 
Il reviendra quelques années plus tard dans la vie politique et présidera le Parlement tchécoslovaque.

Il décédera le 7 novembre 1992 lors d’un accident de la voie publique.


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