mercredi 11 mai 2016

Un travailliste nouveau Maire de Londres



Le 5 mai dernier les londoniens étaient appelés à élire leur Maire.
J’ai été frappé par le fait que nos médias nationaux ont systématiquement insisté sur la religion musulmane du favori des sondages le travailliste SADIQ KHAN.
Face à lui se présentait le milliardaire ZAC GOLDSMITH, mais pratiquement jamais ces mêmes médias n’ont signalé la religion israélite de celui-ci.
Pourquoi cette différence de traitement ?

Londres qui est l’une des villes les plus cosmopolites du monde va donc être dirigée par un maire musulman.
Il me semble qu’il aurait été plus opportun – et surtout plus intelligent – d’insister sur le fait que ce travailliste était pro-européen, qu’il était avocat, âgé de 45 ans, fils d’un chauffeur de bus immigré du Pakistan, montrant ainsi que les personnes issues de l’immigration savaient parfaitement s’intégrer.
SADIQ KHAN s’affirme adepte d’un islam ouvert lequel dit-il n’est « qu’une partie de son identité », il succède donc au conservateur eurosceptique Boris JOHNSON.
 « Mon parcours symbolise le fait que Londres est une ville formidable. J’aime cette ville qui m’a donné toutes mes chances », résume M. KHAN dans un entretien au Monde en égrenant les étapes de son ascension : élevé en HLM avec ses six frères et sœurs, poussé par ses professeurs de l’enseignement public, étudiant en droit puis avocat, député depuis 2005 de la circonscription populaire de Tooting, puis ministre dans le gouvernement de Gordon Brown.
Les positions de SADIQ KHAN vis à vis de l’Europe sont pour l’avenir de l’Europe un atout. Elles auraient dues être mises en avant par nos médias plutôt que sa religion.
Le travailliste a promis une politique sociale : il veut construire davantage de logements abordables et geler les tarifs des transports pendant quatre ans.
Mais il se revendique aussi favorable au monde des affaires, et s’est engagé à défendre les intérêts de la City, en premier lieu en faisant campagne pour rester dans l’Union européenne.
A ceux qui le voient désormais en position de briguer la tête du Labour et dans la foulée le poste de premier ministre, il affirme ne pas avoir cette ambition. Maire de Londres, « c’est une fin en soi », affirme-t-il.
Pendant la campagne, face aux violentes attaques des conservateurs, qui l’ont accusé d’accointance avec les extrémistes islamistes, il s’est dit « déçu » mais a évité la surenchère. Il s’est contenté de rappeler qu’il a toujours dénoncé le radicalisme, a voté pour le mariage homosexuel – ce qui lui a valu des menaces de mort – et a fait campagne pour sauver son pub de quartier.
Loin d’être une péripétie en attendant le référendum du 23 juin sur l’Europe, les élections régionales (aux Parlements écossais, gallois et d’Irlande du Nord) et locales (124 municipalités renouvelées en Angleterre) du jeudi 5 mai étaient un test pour le Parti travailliste, près d’un an après son échec aux législatives.
Pour autant l’élection d’un travailliste à la Mairie de Londres ne doit pas faire oublier que ces derniers ont perdu de nombreux sièges.
En ÉCOSSE le recul du Labour est encore plus important aux élections régionales, où le Parti travailliste perd 13 sièges et arrive loin derrière les indépendantistes du Parti national écossais (SNP). Mais ces derniers, s’ils sont arrivés en tête, avec 63 sièges sur 129, perdent leur majorité.
Dans cette région du Royaume-Uni qui était un fief du Labour jusqu’aux législatives de 2015, les travaillistes sont relégués à la troisième position (24 sièges) derrière les conservateurs (31 sièges).
Au PAYS de GALLES, les travaillistes restent en tête mais perdent près de 8 % par rapport aux élections de 2011.
La gauche est aussi menacée dans ses fiefs du nord de l’Angleterre par le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP, xénophobe et antieuropéen).

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