jeudi 26 mai 2016

L'Autriche a un nouveau Président




Le 24 avril à l’issue du premier tour l’extrême droite (FPÖ) était en tête lors du premier tour des élections présidentielles en Autriche.
Malgré le fait qu’aucun Front Républicain ne se soit mis en place pour assurer la victoire du candidat du parti écologiste (qui avait pris la deuxième place), celui-ci est parvenu à refaire son retard et finalement l’emporter au second tour.
Qui est donc Alexander VAN der BELLEN le candidat écologiste ?
Âgé de 72 ans, il est austère,. Austère et grand, un peu raide aussi. Jamais dans la séduction, l’ancien professeur d’économie.
Il en a mené des combats, ce Tyrolien arrivé en seconde position avec 21,3 % des voix le 24 avril, au premier tour de la présidentielle autrichienne.
Son patronyme est hollandais. La famille VAN der BELLEN, protestante, a émigré au XVIIIe siècle des Pays-Bas vers la Russie, d’où elle fut ensuite chassée en 1917 vers l’Estonie par les bolcheviques, avant de gagner le Reich, où Alexander naîtra, en 1944. L’occupation soviétique du secteur obligera encore tout le monde à partir, cette fois pour rejoindre la profondeur rassurante des vallées alpines les plus reculées.
Qui est donc ce Norbert HOFER ?

« Avec Norbert HOFER, le Néerlandais Geert WILDERS, la Française Marine Le PEN et l’Allemande Frauke PETRY auraient pour la première fois des yeux et des oreilles au cœur de l’Europe, commente Christian RAINER, rédacteur en chef de l’hebdomadaire autrichien libéral "Profil". Ils pourraient tout bloquer. A côté de HOFER, Viktor ORBAN est un nounours ! » Au niveau européen, le FPÖ siège dans le groupe Europe des nations et des libertés, auquel appartient également le Front national.
Les conditions du second tour :
« Les Verts et le FPÖ sont donc présents au second tour avec des candidats atypiques », observe le politologue Ivan KRASTEV, pour qui l’Autriche est un cas bien particulier : « L’Europe centrale a connu le règne des partis uniques, des partis-État ; en Autriche, c’est la fin de l’État à deux partis. »
De fait, si l’on met de côté les rares périodes où la gauche et la droite ont gouverné avec le parti d’extrême droite (FPÖ), les grandes coalitions entre les deux partis traditionnels dominent la vie gouvernementale depuis 1945.
Le parti conservateur chrétien (ÖVP) est représenté sans interruption dans les ministères depuis 1987.
Face aux problèmes des migrants le gouvernement, conscient des peurs de la population, s’est tourné vers les pays des Balkans pour fermer la route des migrants au plus vite. L’Europe a été surprise. Une partie de ses dirigeants n’ont pas compris l’alignement soudain de Vienne sur la politique du dirigeant nationaliste hongrois voisin, Viktor ORBAN. 
Bon nombre des électeurs autrichiens non plus. La polarisation s’est installée. Grave, profonde, inédite. « On a perdu notre âme en se laissant entraîner dans la surenchère, déplore Mirza BULJUBASIC, dont les parents sont des réfugiés originaires de Bosnie. Il y a un an, le FPÖ disait qu’il fallait renvoyer les migrants avec des avions de l’armée et tout le monde s’offusquait. Mais aujourd’hui, c’est le ministre social-démocrate de la défense qui tient un tel discours. »
Les blocages sont nombreux, les haines et les frustrations entre les deux camps, équitablement partagées.
La gauche reproche aux conservateurs d’être responsables du creusement des inégalités en refusant l’instauration de droits de succession et d’un impôt sur la fortune.
La droite, elle, en veut aux socialistes d’avoir permis la survie d’un syndicalisme omnipotent, bloquant les réformes les plus libérales, alors que le chômage augmente.
Quels sont les pouvoirs réels du Président autrichien ?
Le Président peut décider seul de révoquer le Gouvernement et le chancelier (équivalent du 1er ministre en France).
Il n’a pas besoin pour cela d’obtenir, au préalable, le feu vert du Parlement sans même avoir besoin de justifier sa décision. Malgré tout les 2 chambres peuvent lui opposer une motion de défiance: « La question est alors tranchée par référendum. Si la population soutient la décision du président, le Parlement est dissous, et de nouvelles législatives ont lieu. S’il est désavoué, de nouvelles présidentielles ont lieu. »
Le président peut dissoudre le Parlement la Constitution autrichienne se situerait à mi-chemin entre le régime présidentiel à la française et le régime parlementaire allemand
Le président ne peut pas siéger au Conseil européen à la place du chancelier
Depuis l’adhésion de l’Autriche à l’Union européenne en 1995, c’est le chancelier, chef de gouvernement, qui siège aux réunions de Bruxelles. Thomas KLESTIL, le président de l’époque, avait souhaité représenter l’Autriche à Bruxelles. Ce droit lui avait été refusé

2 commentaires:

  1. Je consulte votre Blog depuis peu. J’ai lu beaucoup de vos articles, j’ai noté que vous abordiez tous les aspects de la vie politique qu’ils soient régionaux, nationaux et même internationaux.
    C’est intéressant mais je suis étonné que vous ne parliez pas de la Loi sur le travail qui fait beaucoup de remous. Pourquoi ?
    Latapie.gilbert@gmail.com

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  2. QUESTION :
    Je consulte votre Blog depuis peu. J’ai lu beaucoup de vos articles, j’ai noté que vous abordiez tous les aspects de la vie politique qu’ils soient régionaux, nationaux et même internationaux.
    C’est intéressant mais je suis étonné que vous ne parliez pas de la Loi sur le travail qui fait beaucoup de remous. Pourquoi ?
    Latapie.gilbert@gmail.com

    RÉPONSE :
    Merci de votre question ; je dois vous avouer que je reste disons perplexe sur ce projet de Loi. Comme beaucoup de nos compatriotes je ne l’ai pas lu dans le détail. Sans doute est-ce une erreur de ma part. En conséquence de quoi j’en suis réduit à écouter les commentaires des uns (qui sont favorables) et des autres (qui s’y opposent).
    Je pense que des réformes doivent être mises en place, que ces réformes doivent être discutées d’abord avec les partenaires sociaux (syndicats ouvriers et patrons-employeurs), puis proposées à l’examen des élus. Qu’il doit pouvoir y être apporté des modifications. C’est le dialogue social.
    J’ai cru comprendre que ce projet de Loi avait été mis sur la place publique avant toute concertation, ce qui de mon point de vue est une erreur.
    J’ai cru comprendre aussi que cette mise sur la place publique n’était pas le fait du Gouvernement (certains parlent de fuites). Cela a provoqué la colère des partenaires sociaux (pour l’essentiel les syndicats ouvriers). Dès lors le débat n’ayant pas eu lieu correctement, il ne pouvait qu’être mal engagé et conduire à un affrontement que je déplore.
    Mais très sincèrement parmi ceux qui s’y opposent combien ont lu ce projet de loi ?
    Et parmi ceux qui manifestent combien viennent pour défendre leur point de vue ?
    Et combien viennent pour faire de la casse ?
    Je ne suis certain que cette Loi soit aussi mauvaise qu’on nous le dit (les médias nous martèlent leurs opinions) ni aussi bonne que le prétend le Gouvernement.
    A mon avis il faut tout faire pour apaiser ce conflit dangereux pour la Démocratie et reprendre le dialogue.
    J’observe qu’actuellement avec les importantes inondations et les conséquences désastreuses qui en résultent pour de nombreux concitoyens il serait plus solidaires de faire taire – pour un temps - nos divergences et être plus attentifs à la situation des victimes de ces pluies diluviennes.
    Mais nous en reparlerons dans un prochain article.
    Serge Petit

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