lundi 4 février 2019

Mort de Josette Audin




« Une grande dame s’est éteinte »
C’est ainsi que le quotidien L’Humanité a annoncé la disparition de la militante communiste Josette AUDIN dimanche 3 février. 

Celle qui a consacré plus de soixante ans de sa vie à faire reconnaître à l’État français son rôle dans la mort de son mari, Maurice AUDIN, en 1957, pendant la guerre d’Algérie, est décédée samedi 2 février à l’âge de 87 ans. 

Militante communiste et anticolonialiste, elle s’est battue  pour faire reconnaître la responsabilité de l’État français dans la mort de Maurice AUDIN pendant la guerre d’Algérie. 
Sa famille s'est battue pendant  61 ans pour faire connaître la vérité sur sa mort.


Maurice AUDIN n’était pas un poseur de bombes. 

En 1957, le jeune et brillant mathématicien français qui prépare une thèse de doctorat à la Sorbonne enseigne à l’université des sciences d’Alger. 

Anticolonialiste, il milite avec sa femme Josette au Parti communiste algérien (PCA). 
Militant pour l’indépendance de l’Algérie, il avait été arrêté le 11 juin 1957 en pleine bataille d’Alger, puis torturé par l’armée française, avant de disparaître sans laisser de traces.

Photo de studio de Maurice et Josette AUDIN. Youtube

C’est le 13 septembre dernier que le Président Emmanuel MACRON a reconnu la responsabilité de l’État dans la disparition de Maurice AUDIN (1)

Au cours de cette rencontre le Président lui a remis une déclaration reconnaissant que son mari était mort sous la torture du fait d’un « système légalement institué » par l’ancienne puissance coloniale française en Algérie.

Mais pour Josette AUDIN la recherche de la vérité se poursuivait. « Mon combat n’est pas fini. Comment Maurice a-t-il été tué ? Quels sont les noms de ses tortionnaires ? Qu’a-t-on fait de son corps ? Nous ne le savons toujours pas. Il faudrait que des gens parlent enfin… »
 
Malgré les dizaines d’enquêtes menées, les nombreux livres publiés, les archives officielles déjà déclassifiées et le travail de plusieurs historiens, cette affaire reste, en effet, l’un des derniers secrets de la guerre d’Algérie.



(1) Le 18 juin 2014, François HOLLANDE avait fait un premier pas en reconnaissant que Maurice AUDIN ne s’était pas évadé, contrairement à la version officielle, et était mort en détention. Le président socialiste n’avait pas voulu aller plus loin. 
Quant à Nicolas Sarkozy, il n’avait pas même répondu à la lettre que Mme AUDIN lui avait adressée à l’Élysée en 2007.



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