samedi 10 novembre 2018

L’armistice marque la fin de la guerre, mais ce n’est pas la Paix



Il ne faut pas parler d’armistice, au singulier, mais des armistices, au pluriel. 

Celui du 11 novembre est le plus important, puisqu’il est le dernier. 

Il a été précédé de trois autres, signés par les trois grands alliés de l’Allemagne qui sont importants pour d’autres Pays :
-               - la Bulgarie, le 29 septembre, à Thessalonique,
-               - l’empire Ottoman, le 30  octobre, à Moudros, le port de l’ile grecque de Lemnos,
-               - l’Autriche Hongrie, le 3 novembre, à la Villa Giusti, non loin de Padoue. 

-       Ensuite, l’accord signé à Rethondes, comme les trois qui ont précédé, n’étaient donc que des armistices c’est-à-dire des suspensions provisoires des hostilités.

Celui du 11 novembre, par exemple, était prévu pour durer 33 jours, puis il a ensuite été renouvelé. La guerre ne s’est terminée officiellement qu’avec la série de traité de Paix, qui se sont succédé à partir de 1919. 

Le plus célèbre est celui de Versailles, réglant le sort de l’empire allemand, et signé dans la galerie des glaces du château, le 28 juin.

Mais des militaires sont restés mobilisés jusqu’en 1923. 

Après le 11 novembre 1918 des actions militaires franco-britanniques ont été engagées contre la jeune République de Russie en soutien aux armées blanches tsaristes.

Tous les vainqueurs n’ont pas accueilli l’armistice avec soulagement.

Bien évidemment, tout au long du front, la joie explose dès que le clairon marque la fin des combats. Fin espérée depuis quatre ans. 

On ne peut oublier pour autant que tout le monde n’était pas partisan de cet armistice. Un des plus célèbres opposants était Pétain. 

En 1940, il sera défaitiste. Mais en 1918, il estimait stupide et risqué d’arrêter les combats avant d’avoir pu pénétrer en Allemagne.

Il craignait que l’ennemi ne se serve de l’arrêt des combats comme d’une trêve qui lui permettrait de se réorganiser, avant de reprendre les armes. 

D’autres, côté allié, furent déçus de ce que la guerre s’arrête avant d’y avoir pu faire leur preuve. Ainsi, De Gaulle jeune capitaine apprend la nouvelle de l’arrêt des combats dans la forteresse où il est détenu, et il en ressent de l’humiliation. Il a fait une guerre très courageuse, a été blessé, mais sa capture en 1916 l’a empêché de donner au combat tout ce qu’il aurait voulu donner. Sitôt rentré de captivité, il brûle de repartir, et se fait bientôt détacher auprès de la jeune armée polonaise, en guerre contre les bolchéviques russes.

Pour les allemands, le 9, jour de la chute de l’empire, reste plus important que le 11.

L’armistice a été signé par des généraux alliés et des responsables politiques allemands mais pas par les généraux allemands qui refusent de porter la responsabilité de la défaite.
 
Ce sont les généraux allemands Hindenburg et Ludendorff qui, depuis l’automne, ont poussé l’empereur à redonner le pouvoir aux civils. 
Ainsi ils pouvaient dégager leur responsabilité d’un désastre dont ils sont pourtant les responsables.

Le geste politique est essentiel et très grave. 
Il permettra à l’extrême droite allemande d’assoir 
sur ce mensonge l’arrivée du parti nazi.




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