dimanche 6 novembre 2016

Extrait de la Conférence de Presse de Sergueï LAVROV Ministre russe des Affaires Étrangères



Afin de faire connaître d’autres points de vue différents de ce que les médias nous abreuvent, vous trouverez ci-après des extraits de la Conférence de Presse de Sergueï LAVROV Ministre russe des Affaires Étrangères (28 octobre 2016).
Les médias influencent grandement l’opinion publique.
Pour s’en convaincre il suffit de lire tout ce que la Presse, les radios et les télévisions ont rapporté sur des bombardements de civils à Alep et comparer ces commentaires anti-russes à l’information bâclée en quelques lignes concernant les bombardements nord-américains sur les populations afghanes il y a quelques jours. 

Il y a bien là 2 poids et 2 mesures.

« La responsabilité de la détérioration de la situation économique du peuple syrien n'incombait pas seulement aux terroristes mais également aux pays qui utilisent des sanctions économiques unilatérales illégales contre la Syrie.
Tous les États doivent respecter rigoureusement les principes fondamentaux du droit international que sont la non-ingérence dans les affaires intérieures, l'abandon de la menace de la force ou de son usage, et le règlement des différends par des méthodes politiques.

Les tentatives d'imposer des recettes extérieures et d'appliquer un deux poids deux mesures sont inacceptables et que toutes les questions doivent être réglée sur une base d'équité par le biais des négociations

La disposition du gouvernement syrien à relancer le processus politique sur la base des décisions du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS) et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment de la résolution 2254.

Le Ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a déclaré que la délégation du gouvernement syrien était prête à se rendre à Genève dès demain pour négocier sous l'égide de l'Onu avec les représentants de tous les groupes d'opposition, comme l'exige la décision du Conseil de sécurité des Nations unies: nous avons salué cette position.

Aujourd'hui la situation en Syrie, avant tout dans la province d'Alep, s'aggrave sérieusement.

La mise en œuvre du cessez-le-feu a été empêchée à cause de l'opposition armée.

Les États-Unis et leurs alliés dans la région n'ont pas réussi ou n'ont pas voulu pousser leurs protégés à le respecter. Cela a mis en péril la vie de milliers de civils de l'Est d'Alep dont les terroristes se servent de bouclier humain.

Dans le même temps, pour des raisons humanitaires, la Russie et la Syrie ont suspendu leurs opérations contre les terroristes. L'aviation russe et syrienne ne vole plus depuis dix jours. Nous espérions sérieusement que nos partenaires américains profiteraient de la trêve humanitaire et de l'absence d'aviation pour persuader enfin l'opposition dite modérée de se séparer du groupe terroriste Jabhat Fatah al-Sham (ancien Front al-Nosra), qui contrôle l'Est d'Alep et commande tous les autres groupes de l'opposition armée sur place.

Une telle séparation n'a pas eu lieu. De plus, il est évident que les terroristes ont pratiquement bloqué la sortie de la ville aux civils via les couloirs humanitaires mis en place. Au lieu de permettre aux civils de partir, ces couloirs ont été abondamment bombardés par les extrémistes.

Le travail très incompétent des responsables humanitaires de l'Onu. Leur inaction a permis au dit "conseil local de l'Est d'Alep" de faire échouer une évacuation médicale alors même que ces derniers l'avaient soutenue

L'incident qui s'est produit le 27 octobre à Idleb, où une école a été attaquée. Les mensonges visent avant tout la Russie et la Syrie. Nous sommes accusés d'avoir bombardé cette école. Pour réagir à ces mensonges, le Ministère russe de la Défense a diffusé des informations, des faits (ces données sont consultables), qui démentent ces accusations et confirment qu'il s'agit d'une désinformation mise en scène. Il est à noter que le même jour, le 27 octobre, un obus et une bouteille de gaz ont été lancés depuis l'Est sur une école de l'Ouest d'Alep.

Le couloir humanitaire mis en place dans cette zone à proximité de cette école a également été bombardé par les terroristes. 12 civils ont été tués et on dénombre 20 blessés.
Il faut également enquêter sur l'attaque du 19 septembre contre le convoi humanitaire qui se rendait dans l'Est d'Alep, dont on accuse l'aviation russe ou syrienne. L'enquête qui a enfin été annoncée.

La disposition du gouvernement syrien, confirmée aujourd'hui, de poursuivre et même d'élargir la coopération avec l'Onu pour régler les questions humanitaires. »
 
Nous avons également confirmé notre disposition commune à tout faire pour combattre les terroristes en Syrie. Nous avons prévu une liste de démarches à entreprendre à court terme, notamment pour intensifier la lutte contre Daech, le Front al-Nosra et, comme je l'ai déjà dit, apporter une aide humanitaire à la population.

Nous avons également échangé nos avis sur l'évolution de la situation en Irak où ladite coalition internationale anti-Daech a lancé une opération pour libérer Mossoul.

Nous souhaitons prendre des mesures avec nos collègues irakiens pour empêcher l'exode des terroristes de Mossoul vers la Syrie avec leurs armes et leur matériel lourd, ce qui aggraverait forcément la situation dans ce pays. Nous estimons qu'il est important de l'empêcher. Nous évoquerons ce sujet avec les Américains et d'autres membres de leur coalition. Il ne faut pas laisser partir les terroristes pour qu'ils réorientent leur activité sur la Syrie.

Question : Le Secrétaire d’État américain John Kerry a récemment reconnu qu'il était impossible de régler la crise syrienne sans la Russie et l'Iran. D'un autre côté nous voyons que les USA, comme l'a souvent dit le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, ne veulent pas ou ne peuvent pas séparer l'"opposition modérée" du Front al-Nosra, notamment à Alep. Est-ce un décalage entre le discours et les actes, ou autre chose ?

Sergueï Lavrov : Étant donné que cela concerne nos relations avec les USA pour régler la crise syrienne, les accords que nous avons eu tant de mal à mettre au point avec le Secrétaire d’État américain John Kerry avec le soutien des spécialistes militaires russes et américains, je voudrais dire quelques mots.

Tout d'abord, nos accords avec les Américains soulignaient la priorité de séparer l'opposition modérée des terroristes. Comme l'a dit Walid Mouallem, rien n'a été fait en ce sens et honnêtement, je ne pense pas que cela changera à court terme. Je rappelle que cette séparation, dans nos accords avec les Américains, était associée à une trêve de sept jours. A l'issue de cette période, les Américains devaient indiquer exactement sur une carte où ils considéraient que les terroristes étaient présents ou absents. Sur cette base, nous devions ensuite nous entendre sur les objectifs à attaquer. Je le répète, ils avaient demandé sept jours en insistant pour que ce cessez-le-feu soit une condition préalable. 

Nous avons proclamé cette trêve mais elle a été enfreinte par une frappe contre l'armée syrienne trois jours plus tard. Le Président russe Vladimir Poutine en a parlé hier en détail à Sotchi. Rappelez-vous que les USA avaient besoin de sept jours sans intervention de l'aviation russe ou syrienne.

Cela fait dix jours aujourd'hui que ni la Russie ni la Syrie n'utilisent leur aviation autour d'Alep. Bien sûr, au cours de cette période, il était parfaitement possible de s'occuper au moins de la séparation en question dans l'Est d'Alep - sans parler d'autres régions syriennes où cette tâche est tout aussi pertinente. Il s'avère que tous ces appels au cessez-le-feu recèlent à chaque fois une simple volonté de gagner du temps, de laisser les extrémistes respirer. Bien sûr, ces derniers en profitent. Pendant que l'aviation russe et syrienne ne survole pas la ville, des tirs proviennent constamment de l'Est d'Alep pour bombarder les quartiers Ouest de la ville et les couloirs humanitaires mis en place pour évacuer les civils. J'ai déjà cité l'exemple d'un obus et d'une bouteille de gaz qui ont atterri dans une école de l'Ouest d'Alep en faisant plusieurs morts et blessés.

Chaque fois nous citons des faits, mais nos collègues occidentaux se focalisent essentiellement sur les accusations infondées ou la désinformation, couvrant ainsi les terroristes alors qu'il faudrait les achever. Si nos partenaires occidentaux ne luttent contre le terrorisme qu'en paroles, de notre côté nous sommes très disposés à aller jusqu'au bout en pratique.

Question : Quel sera l'impact de l'opération de libération de Mossoul sur la répartition des forces dans la région, et concrètement sur le front syrien? Vous avez dit que vous empêcheriez l'"exportation" des terroristes d'Irak en Syrie: comment? Le Ministère russe de la Défense rapporte que notre aviation militaire est prête à bombarder les terroristes qui se rendent actuellement d'Irak en Syrie. Le fera-t-elle?

Hier, pendant son discours au Club Valdaï, le Président russe Vladimir Poutine a déclaré que notre patience avait des limites. A-t-on mis au point des démarches concrètes pour libérer Alep des terroristes ?

A Alep, le Front al-Nosra et d'autres extrémistes qui ne sont pas encore inscrits sur les listes terroristes exécutent régulièrement ceux qui veulent quitter l'Est de la ville. Je vais tracer un parallèle direct: avant-hier, selon l'agence Reuters se référant aux informations du Haut-commissariat de l'Onu pour les droits de l'homme, 232 personnes ont été exécutées à Mossoul. Des exécutions démonstratives ont été organisées pour dissuader quiconque de fuir quand ils se retrouveront avec les terroristes sous les frappes de la coalition menée par les USA et celles de l'armée irakienne. Nous devons tous adopter les mêmes standards et ne pas faire semblant que quand l'un le fait c'est juste, mais quand un autre fait la même chose cela fait immédiatement l'objet d'accusations hystériques allant jusqu'à la psychose.

Compte tenu de la déclaration d'hier du Président russe Vladimir Poutine selon laquelle notre patience avait des limites (cela concerne également l'élimination des terroristes à Alep), voici un exemple. 
Au tout début de l'année, pendant l'une des réunions du GISS (soit plus de 20 pays représentés au niveau des ministres des Affaires étrangères), le Secrétaire d’État américain John Kerry a déclaré publiquement que si l'opposition modérée ne souhaitait pas s'associer aux terroristes, ses troupes devaient quitter les territoires contrôlés par Daech et le Front al-Nosra pour adhérer au cessez-le-feu. John Kerry a terminé sa déclaration en disant que les troupes qui ne se sépareraient pas du Front al-Nosra deviendraient une cible tout aussi légitime que Daech et le Front al-Nosra. 
Compte tenu de l'absence totale de signes que l'opposition modérée a l'intention de se séparer du Front al-Nosra dans l'Est d'Alep, il est temps pour que la logique exposée par John Kerry se concrétise ».






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