mercredi 7 décembre 2016

L’ancien président cubain Fidel CASTRO est mort




L’ancien président cubain Fidel CASTRO est mort vendredi 25 novembre à l’âge de 90 ans.

Absent et sans Internet je n’ai pu m’exprimer sur ce décès. La polémique suscitée par les déclarations de Ségolène ROYAL me permet aujourd’hui de donner un avis personnel sur cette disparition du « Lider maximo ».

A l’évidence la défense du bilan de Fidel CASTRO n’est pas appréciée par la droite et l’extrême droite, mais cela n’est pas étonnant.

Ce qui est pour le moins surprenant c’est de constater que toutes ces belles figures politiques de droites effarouchées oublient curieusement le sinistre régime de BATISTA dont je n’ai jamais entendu dans leurs discours la moindre condamnation.

Mais ce dictateur féroce et corrompu était un ami intime des États-Unis d’Amérique du Nord. Plus qu’un intime il était un complice.

La chute du régime de BATISTA honni par les cubains était une perte sèche pour les U S A qui ont par tous les moyens tentés de faire assassiner CASTRO afin d’y rétablir un régime politique à leur dévotion.

Nous avons peu entendu parler des tentatives de renversement par la force du régime castriste. L’aventure d’un débarquement dans « la baie des cochons » est pourtant une réalité, sans compter les nombreuses (au minimum 600) tentatives d’assassinats.

De tout temps les U S A n’ont jamais supporté qu’un pouvoir politique soit indépendant à Cuba, ni d’ailleurs dans de nombreux autres pays d’Amérique latine.

Braves gens de la droite (extrême ou pas) et pour une partie du Centre je ne vous ai pas beaucoup entendu pleurer sur le renversement de Salvador ALLENDE, c’est pourtant le plus bel exemple d’ingérence politique ayant conduit à l’instauration de la dictature de Pinochet. Finalement avoué par la C I A. le coup d’État contre le régime démocratiquement élu du Chili ne vous a pas franchement révolté.

Par contre à gauche les réactions aux propos de Ségolène ROYAL sont plus contrastées.

Je ne suis pas un admirateur farouche de CASTRO, mais force est de constater sa réussite dans le domaine de l’éducation et de la santé.

Sans doute cet espoir n’a pas été à la hauteur de nos espérances.

Je me souviens parfaitement qu’en janvier 59, lorsque le « Mouvement du 26 juillet » est arrivé triomphalement à La Havane, à la Faculté de Médecine de Tours un jeune étudiant de mes amis exilé cubain nous a immédiatement annoncé qu’il partait à Cuba pour participer à la reconstruction de son pays.

A cette époque j’aurais personnellement souhaité aller à Cuba pour voir ce pays en marche vers la démocratie. Mais pour cela il fallait d’abord aller à Prague pour prendre l’avion (il n’y avait pas de lignes directes vers Cuba) et il fallait avoir des moyens financiers que je n’avais pas.

Toute la gauche formulait alors d’immenses espoirs dans cette révolution.

Aujourd’hui une partie de la gauche condamne les propos de Ségolène ROYAL, mais ne dit mot sur nos relations honteuses avec certains régimes arabes du Golfe

En effet nous pourrions faire une comparaison avec un Roi qui règne actuellement dans un Pays avec lequel nous avons d’étroites relations, mais le pétrole est là qui nous fait oublier bien des choses.

La famille qui règne en Arabie Saoudite est-elle un exemple de démocratie et de respect de la personne humaine ? On y fouette, on y ampute, on y écartèle des opposants …et notre démocratie occidentale se tait et détourne les yeux.

Les U S A ont, de fait, été défiés par le régime castriste lequel a, à juste titre, nationalisé des entreprises nord-américaines qui à Cuba s’enrichissaient sur le dos des travailleurs. Le blocus imposé par les U S A depuis 1962 (encore en place à ce jour, malgré la reprise des relations diplomatiques) est pour l’essentiel à l’origine de cette situation

Que dire de l’occupation de la base nord-américaine de Guantanamo ?

Quel pays souverain accepterait une base sur son territoire national dont le but est de l’espionner ? Voire de soutenir son opposition politique ?

Et à Guantanamo tous les détenus ont-ils été jugés et condamnés ?

Devons-nous oublier que tous les ans le gouvernement des U S A inscrit dans son budget des millions de dollars pour soutenir l’action des opposants sur l’île ?

Cependant :

-          Il est vrai que la Révolution cubaine a pu, pour partie, être décevante mais il est aussi vrai que l’attitude des U S A y est pour une grande part responsable d’une dérive autoritaire. La mise en place du blocus économique et politique a fait en sorte que l’URSS était le seul recours pour la survie du régime castriste. C’est un fait et les faits sont têtus.

-          Il est vrai que ce n’est pas la démocratie pleine et entière qui règne à Cuba, mais Fidel CASTRO justifiait la répression en ayant recours à cette phrase de Saint Ignace de Loyola (qui s’y connaissait en matière de répression) : « Dans une forteresse assiégée, toute dissidence est une trahison »

Je ne suis donc jamais allé à Cuba, et je n’irais pas car le virage du régime date de l’époque où Fidel CASTRO n’a pas respecté son engagement d’aide à la guérilla de CHE GUEVARA en Bolivie.

Pour avoir approché voici quelques années des familles proches de combattants « guévaristes boliviens », celles-ci estimaient que le Che n’avait pas été réellement soutenu comme promis par CASTRO. 

Dans ses derniers carnets publiés, CHE GUEVARA y laisse entendre sa déception.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les propos injurieux, racistes, sexistes, pornographiques, antisémites, islamophobes, ne seront pas publiés.
Pour signer les commentaires de vos noms/prénoms, cliquez sur le menu déroulant, et sélectionner "Nom/URL". Remplir ensuite uniquement la partie "NOM".