mercredi 12 octobre 2016

Hommage à Fernand BERTHOUIN



 Hommage à Fernand BERTHOUIN

(Allocution prononcée lors des obsèques)


Mesdames, Messieurs,

C’est à vous Chère Gisèle,

A vous ses Enfants et Petits-enfants, que tout d’abord je m’adresse.

Vous m’avez sollicité afin que je puisse dire ces quelques mots d’au revoir à Fernand.

Entretenant avec votre époux, des relations amicales, j’ai accepté volontiers cette lourde tâche.

Je dis lourde tâche, parce qu’il m’est particulièrement pénible de prendre la parole ici dans ces circonstances douloureuses.

C’est à vous aussi Mesdames et Messieurs ici présents que je m’adresse :

C’est peu après mon arrivée à Descartes en juin 1968 que j’ai plus précisément connu Fernand BERTHOUIN.

Certes je le connaissais bien avant du fait de ses responsabilités politiques, mais c’est seulement à partir de 1968 que nous nous sommes réellement connus.

Nos relations ont été immédiatement amicales et fraternelles. Nous avons eu parfois des divergences d’appréciation mais sur le fond nous tombions le plus souvent en accord.

J’avais une réelle Amitié pour lui et j’ai la faiblesse de croire que cette Amitié était partagée.


  
Crédit Photo David Bouloiseau


Fernand était un Homme chaleureux et convivial, c’est pour cela qu’il est difficile de résumer en  quelques mots sa vie et nos relations personnelles.


Né au Grand Pressigny dans une famille modeste le 10 juin 1917, il restera tout au long de sa vie un Homme simple sachant écouter et conseiller son prochain.

Pendant la guerre il sera prisonnier en Allemagne de 1940 à 1945. Pour s’évader comme il le dit lui-même il écrira des poèmes, qui plus tard seront réunis dans un recueil qu’il intitulera « Soliloque d’un prisonnier ».

A la fin de sa captivité en 1945 il est de retour ici au Grand Pressigny ; il s’y mariera avec vous Gisèle en 1949.

Il exercera différents  métiers : de mécanicien à entrepreneur de travaux publics puis  moniteur d’auto-école.

Mais c’est en 1954 qu’il s’engage véritablement dans ce qu’il est convenu d’appeler la politique en devenant Maire de la commune qui l’a vu naître.

En vérité né dans une famille de gauche Fernand a de tout temps été bercé par la vie politique au sens noble du terme, non pas la politique politicienne, mais la Politique avec un grand « P », c’est-à-dire la vie de la Cité, la vie quotidienne de tous ses concitoyens.

Il assumera cette fonction de Maire jusqu’en 1978 avec – comme il le dit lui-même – « cette satisfaction de voir se réaliser localement ce que l’on a décidé avec le Conseil Municipal ».

Elu aux élections cantonales en 1962 il fait son entrée au Conseil Général d’Indre et Loire où il siégera jusqu’en 1973.

Enfin arrivent les élections législatives de 1962, où contre toute attente il bat l’ancien Premier Ministre Michel Debré.

Sans vouloir m’appesantir sur cette élection il faut tout de même rappeler les conditions particulièrement difficiles d’une campagne électorale parasitée par le sinistre Service d’Action Civique (SAC) qui entretenait alors un climat délétère de méfiance, de calomnies mais aussi de haine et de menaces permanentes contre celui qui osait se présenter contre l’ancien Premier Ministre.

Il fallait alors une bonne dose de courage et de conviction pour se lancer dans cette bataille électorale. 

Fernand BERTHOUIN a eu ce courage car, il faut  nous en souvenir, il n’y avait pas foule pour se lancer dans un tel défi. Mais la victoire était au rendez-vous, sans exagérer nous pouvons dire que c’est là une page glorieuse dans la vie politique de la Gauche de ce département.

Fernand BERTHOUIN sera réélu en 1967, 1968 et 1973.

Sa réélection de 1968 (année qui a vu le raz de marée de l’UDR l’emporter quasiment partout) a fait de lui « le seul député de gauche élu à 100 kms à la ronde » comme il le dit lui-même.

Ses grandes satisfactions en tant que parlementaire et homme politique furent derrière François Mitterrand d’avoir été associé aux grandes mutations de la gauche française  avec la création de la FGDS et l’élaboration du programme commun de gouvernement.

Il se félicitait également lui, l’ancien prisonnier de guerre et l’ardent des défenseur au Parlement des anciens combattants d’avoir très tôt participé au rapprochement entre la France et l’Allemagne.

Enfin lors de son dernier mandat Il a été très fier en 1974 de pouvoir soutenir Simone VEIL pendant le débat sur l’avortement.

Nous ne pouvons pas non plus omettre de souligner l’autre passion de Fernand BERTHOUIN pour la préhistoire.

Sa collection personnelle de bifaces et autres silex préhistoriques est là pour nous le rappeler.

Je crois savoir que récemment le Conseil Départemental d’Indre et Loire a décidé de baptiser de son nom une salle du Musée du Grand Pressigny. 

C’est un hommage bien mérité à celui qui fut l’infatigable ambassadeur de la préhistoire dans le sud lochois et pour qui la rénovation tant attendue du Musée du Grand Pressigny voici quelques années fut une grande satisfaction.

Aujourd’hui une page de notre histoire locale et nationale se tourne mais j’en suis persuadé les pressignois et les pressignoises, ainsi que l’ensemble de nos concitoyens n’oublieront pas Fernand BERTHOUIN qui restera vivant dans nos mémoires.

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