mercredi 28 janvier 2015

Une fois encore à propos des permanences médicales des dimanches et jours fériés

Il semble bien que depuis le 1er janvier 2015 les permanences médicales des dimanches et jours fériés soient assurées de manière …disons restreintes. C’est le moins que l’on puisse dire puisque le patient qui doit faire appel à un médecin est désormais dans l’obligation de passer par le 15. Ce qui n’est pas nouveau, mais par contre ce qui est nouveau c’est le fait que tout soit centralisé sur Loches pour ce qui concerne le Sud Touraine.
Cela me parait anormal et dangereux pour les patients : les vraies urgences cela existe et en général … par essence même elles ne peuvent pas attendre.


J’ai pendant plus de 30 ans exercé la médecine en milieu rural et les services de permanences médicales étaient assurées localement, sans passer par le 15, par les médecins du crû.

Pourquoi en sommes-nous rendus à cette situation ? Pour faire faire des économies à la Sécurité Sociale estime l’Agence Régionale de la Santé (A.R.S.)
Quelles économies ? Celles de ne pas avoir à supporter la charge financières des astreintes ?

Cette charge financière des astreintes est assez récente, environ une dizaine d’années.

Mais en quoi consiste-t-elle ?
Tout simplement à rémunérer le médecin de permanence à un niveau qui est loin d’être négligeable : 550,00 € pour une astreinte au domicile du samedi midi au lundi matin 8 heures. Ce qui n’empêche pas le médecin de garde de percevoir les honoraires qui correspondent aux actes qu’il effectue.

Alors il est vrai que cela coûte cher à la Sécurité Sociale mais cela correspond à l’assurance d’avoir une permanence des soins localement accessible. Je devrais dire « devrait permettre d’avoir une permanence des soins localement accessible ». Ce n’est pas toujours le cas puisque certains week-end ou jours fériés il n’y a pas de permanence médicale.
Il y a 25 ans et plus comment cela se passait-il ?

Il y avait une rotation entre les médecins locaux qui assuraient la garde, et qui à l’époque ne percevaient aucune indemnité d’astreinte. Et cependant le travail se faisait normalement.

S’il n’y avait pas d’acte il n’y avait pas de rémunération,
S’il y avait des actes ils étaient rémunérateurs. Et tout se passait bien.

Pourquoi en est-on arrivé à cette situation ?


Parce que « les praticiens ne veulent pas vivre comme ont vécu leurs prédécesseurs », c’est ainsi que répondent les médecins. Certes, je peux le comprendre, mais vous m’accorderez que le fait d’avoir une astreinte bien rémunérée devrait permettre de maintenir ce type de permanence médicale.

Et bien non ! ! ! Ils veulent vivre sans contrainte leurs week-ends et jours fériés ! ! !

Alors ne nous étonnons pas que les services d’urgence soient engorgés, car de nombreux patients peuvent être soignés sur place sans avoir à se déplacer jusqu’à l’Établissement Hospitalier le plus proche.

Est-ce cela le progrès ? Je ne le pense pas.


D’autres solutions sont possibles par exemple permettre de faire une distinction dans la cotation entre les vraies urgences et les exigences du patient pour convenance personnelle.

Cela se fait dans certains cas, alors pourquoi ne pas l’envisager pour ce qui concerne la permanence des soins et peut-être même envisager de diminuer le montant de l’astreinte.

Pour mémoire je ferai observer que la formation des praticiens est dispensée pour la plus grande partie aux frais de l’État, donc des contribuables, sans aucune contre partie réelle. Par contre si je prends par exemple les Enseignants, il existait une obligation à s’engager à être dans l’Enseignement Public afin, d’une certaine manière, d’amortir le prix de leur formation. Cette contre partie existe dans certains pays de même qu’existent des obligations d’installation en milieu rural. De ce point de vue l’exemple canadien est intéressant.

Mais cela est une autre question que nous aborderons ultérieurement.

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