Nous reproduisons ci-dessous un article de Valentin ETANCELIN présentant :
Le film « Ni chaînes ni maîtres » raconte l’esclavage comme rarement cela a été fait par le cinéma français
Le film de Simon MONTAÏROU met en lumière l’histoire encore peu mise en scène des marrons, ces esclaves qui se sont rebellés contre l’ordre colonial.
Loin du registre comique de Case départ ou du drame conventionnel de Bernard Giraudeau Les Captices d’un fleuve, Ni chaînes ni maîtres fait le pont avec les œuvres reconnues, mais plus confidentielles de certains réalisateurs français ayant eux aussi travaillé sur l’esclavage, comme le documentariste Med Hondo (Les Bicots-nègres, vos voisins), Guy DESLAURIERS (Passage du milieu) ou la cinéaste Euzhan PALCY (Rue Cases-Nègres).
Il se distingue par son prisme, celui de la résistance des esclaves contre la domination à travers les yeux des « marrons », terme servant à désigner celles et ceux qui, esclavagisés, ont opté pour la rébellion par la fuite.
En confrontant le passé, Simon MONTAÏROU entend mieux raconter le présent. Si les cadavres des marrons échoués sur une plage après avoir tenté de prendre le large font écho à ces hommes ou ces femmes mortes en voulant rejoindre par la mer l’Italie ou la Grèce, le cinéaste voit aussi dans ses héros le refus de se soumettre à l’oppression, sentiment « éminemment actuel ».
Il veut introduire le terme de « marronnage » dans le débat public. « On peut marronner d’une oppression liée à son genre, à son identité, à ses origines familiales ou sociales, à sa différence quelle qu’elle soit, estime le réalisateur. Il s’agit de dire non. »
Par Valentin ETANCELIN
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