Dans
une brève interview, samedi, dans sa résidence de SAYLORSBURG en Pennsylvanie,
M. Fetullah GÜLEN a rejeté toutes les accusations selon lesquelles il
était derrière la tentative de coup d'Etat : « Je ne pense pas que le
monde croit aux accusations portées par le président ERDOGAN. Il y a même une
possibilité qu’il s’agisse d’une mise en scène de coup d'Etat destinée à
permettre d'autres accusations [contre Gülen et son réseau]."
Exilé
volontaire depuis ses démêlés avec ERDOGAN suite à un scandale de corruption en
2013, M.GÜLEN, est à la tête d'un mouvement populaire appelé HIZMET. Il affirme avoir rejeté toute
idée d’intervention militaire, et cela pour avoir personnellement souffert
après les événements des années 1990 : « Après les coups d’état
militaires en Turquie, j’ai été harcelé, arrêté et emprisonné. Maintenant que
la Turquie est sur la voie de la démocratie, il ne peut pas revenir en arrière. »
Interrogé
par un journaliste du Guardian qui lui demandait s'il était rentré en Turquie
en cas de succès du coup d’état, M. GÜLEN a répondu : « Ma patrie me
manque beaucoup. Mais il y a un autre facteur important, et c’est la liberté.
Je suis ici, loin des troubles politiques de la Turquie et je vis en liberté.
"
Dans
un discours en public, samedi à Istanbul, ERDOGAN a demandé à Barack OBAMA d’arrêter
Gülen et de l'expulser en Turquie : « La Turquie n'a jamais tourné le
dos à une demande d'extradition de « terroristes » par son allié américain.
« Je dis que si nous sommes des partenaires stratégiques, alors vous devez
donner suite à notre demande."
Mais
aucune demande officielle d'extradition n’aurait été faite, selon le secrétaire
d'État américain, John KERRY, qui s’est exprimé devant des journalistes au
Luxembourg : « Nous nous attendons à ce que des questions soient
soulevées au sujet de M. GÜLEN, et évidemment, nous invitons le gouvernement
turc, comme nous le faisons toujours, à nous présenter une preuve légitime qui
résiste à un examen. Les États-Unis examineront alors le dossier et se feront
un jugement sur ce sujet de manière appropriée. "
La
dernière déclaration de M. GÜLEN datait de 2014. Il a rarement quitté
l’établissement dans lequel son mouvement organise un enseignement religieux,
et il est de santé fragile. Avant l'entrevue de samedi, il a été examiné par un
médecin.
M.
Alp ASLANDOGAN, conseiller en communication de M.GÜLEN et directeur exécutif de
la section américaine du mouvement HIZMET,
a dit que la sécurité des lieux était "en état d'alerte" à la suite
de menaces de violence sur les médias sociaux.
En
ce qui concerne la demande d’extradition, M. ASLANDOGAN a déclaré : « La
position du gouvernement des États-Unis a toujours été que s'il n'y a aucune
preuve que M. Gülen ait enfreint les lois, ils vont examiner cette
demande. Jusqu'à présent, le gouvernement turc n'a rien fourni comme preuve.
Dieu merci, c'est un pays de lois, et notre sort en dépend. »
Pour
ce qui est de l’hypothèse d’une mise en scène de coup d'État, M. ASLANDOGAN a
déclaré que les événements de vendredi ne correspondaient pas aux coups d’état
précédents : "Le coup d'État semble être mal planifié, très mal
exécuté et tout semble se jouer dans l’entourage d'ERDOGAN. Il y a beaucoup de
gros points d'interrogation sur la façon dont cette tentative de coup d'Etat a
été exécuté ".
Les
partisans de M. GÜLEN ont exprimé leur exaspération à propos des accusations portées
contre leur mouvement : « C’est encore une conspiration contre M. Gülen »,
a déclaré M. Harun GULTKI, qui est bénévole au centre et vit dans une
ville voisine.
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