Les
Assemblées Générales sont utiles car elles permettent des rencontres
intéressantes et … houleuses.
Il
en est ainsi de l’A.G. du Crédit Agricole qui se tenait vendredi 16 février
2018 à la Salle des Fêtes de Descartes.
J’étais présent à cette
Assemblée Générale et j’ai eu à subir les remarques d’une personne qui n’était
pas concernée par mes critiques – sur la permanence des soins – paru en janvier
dernier dans « La Nouvelle République ». Par courtoisie je ne
dévoilerai pas le nom de cette personne, quoique tout un chacun présent à cette
réunion a pu constater de visu notre
échange verbal parfois un peu vif.
Certes j’aurais pu ne rien
dire et me contenter des seuls remerciements des personnes qui dans le public m’ont
dit leur soutien n’appréciant guère le fait que l’on me reprochait d’avoir dit
tout haut ce que les citoyens n’osent pas dire mais pensent tout bas.
Sans aucun doute l’article – objet de cet échange – est très
apprécié, n’en déplaise à certains esprits chagrins.
Mais puisque l’on m’a demandé,
avec insistance, d’informer les patients-citoyens et bien je vais informer et …
chacun appréciera.
Tout d’abord je vais rappeler
les conditions dans lesquelles s’exerçaient les gardes à mon époque de « dinosaure de la médecine »
(malgré tout pas si ancienne que cela : … 5 ans !).
Le médecin, qui assurait la
garde du soir, de la nuit et des week-ends et jours fériés, percevait
directement du patient une somme correspondant à l’acte pratiqué augmentée
d’une somme forfaitaire selon qu’il s’agisse d’acte dit du soir, de nuit ou de
jours fériés.
S’il n’y avait pas d’actes il
n’y avait pas de recettes. Le praticien avait donc assuré une permanence – qu’à l’époque l’on appelait une garde – sans
rémunération.
Mais par la suite et afin d’inciter les praticiens à assurer les gardes les Caisses d’Assurance Maladie ont proposé
de rémunérer l’astreinte. Ce qui était de mon point de vue un progrès et
normal.
Ainsi même sans acte les
praticiens percevaient de la part des Caisses d’Assurances une somme
forfaitaire dont le montant varié selon qu’il s’agisse d’astreinte de nuit, ou
de dimanches et jours fériés et cela bien évidemment se cumulait avec les
éventuels honoraires liés aux actes.
Et moi qui pendant quelques
années (tout en étant à la retraite) ai
assuré ces permanences je ne m’en suis jamais plaint.
Quelques
précisions
Oui c’est sous la Présidence
de J. Chirac que les gardes sont devenues facultatives,
Oui
c’est l’A R S (Agence Régionale de Santé) qui a modifié cette disposition
regroupant en 1 ou 2 parfois 3 points du département les lieux de permanence.
Ce n’est pas pratique pour une
personne seule isolée en dehors d’un bourg, d’être obligée d’appeler le 15 et ainsi
risquer de surcharger les Urgences hospitalières alors qu’une consultation sur
place aurait été suffisante. Il est à noter que certaines ARS n’ont pas mis en
place ce système.
L’appel
au 15
Il faut aussi rappeler que l’appel au 15 ne signifie pas
automatiquement hospitalisation, même si parfois la réponse du médecin
coordinateur conseille une consultation hospitalière.
Il faut distinguer 3 cas de figures :
1 -
L’urgence dite vitale, telle qu’elle apparaît
au coordinateur : la vie du patient est en danger. Il y a appel au SAMU
qui se déplace,
2 -
L’urgence nécessitant une surveillance médicale
en milieu médicalisé (service hospitalier public ou clinique privée),
3 -
La réponse par des conseils visant entre autres
à rassurer le patient, c’est le conseil médical qui peut permettre de différer
l’acte médical proprement dit.
Les
astreintes
Oui je trouve normal que les
astreintes soient rémunérées, et j’estime inacceptable que cette disposition
ait été supprimée.
Oui je trouve normal que des
permanences soient mises en place et
Oui je trouve anormal que ce
ne soit pas le cas.
Et quand certains invoquent la charge de travail je réponds
simplement qu’elle a toujours était lourde, même à l’époque des « médecins dinosaures ».
Imaginant peut-être à tort qu’elle ne doit pas être pire aujourd’hui qu’il y
a 10 ans puisque que le nombre de médecins est quasiment identique (3,5 au lieu
de 5) et qu’hélas le nombre d’habitants a chuté dans les mêmes proportions.
Mais il est vrai que la
population vieillit et nécessite une plus grande surveillance médicale. Sans
oublier que bien souvent les patients deviennent de plus en plus exigeants.
Dois-je le répéter cette situation n’est pas propre à
Descartes, c’est un problème national
que les Pouvoirs Publics et les Élus doivent prendre en compte.
Des solutions sont à trouver
collectivement, en commençant par supprimer le numerus clausus mais il faudra attendre une dizaine d’années pour
en sentir les premiers effets.
Un numerus clausus que certains médecins (leurs Syndicats
professionnels, ainsi que les Ordres) souhaitent maintenir.
Aujourd’hui il est nécessaire
de mettre en place des conditions spécifiques pour autoriser les installations.
Cela existe bien pour d’autres professions, je pense entre autres aux kinés,
aux infirmières, …
La
politique de Santé est à revoir de fond en comble.
Nous souffrons en réalité d’un
mauvais aménagement du territoire, pour ne pas dire une absence totale
d’aménagement du territoire.
Mais comme dit l’autre nous ne
sommes pas au temps de Staline, …
- alors
surtout ne faisons rien,
- ne
disons rien, taisons-nous et
- laissons
mourir en Paix nos territoires ruraux, leurs habitants, les patients, les
agriculteurs et toutes Celles et tous Ceux qui vivent en milieu rural
Plus un médecin de garde dans ma bourgade depuis le départ du dernier médecin qui acceptait de se rendre au domicile de patients ayant le mauvais goût de tomber malades la nuit. Mais son grand cœur lui a un jour fait faux bond et il est parti de l'autre côté du miroir. Alors, on doit maintenant appeler les pompiers. Urgences engorgées, plus rassurantes tout de même à Sète qu'à Béziers. Quant au mercredi, c'est la galère: pratiquement pas de médecin disponible. C'est sans doute la journée des enfants et petits-enfants.Les secrétaires répondent toutes de façon laconique "Faites le 15!' injonction inlassablement entendue alors qu'une voisine ne se sentait pas bien. Et puis, il est vivement conseillé de ne pas mourir en fin de semaine. L'infirmière et le kiné de ma mère, heureusement présents quand elle est décédée un samedi matin, ont eu toutes les peines du monde à obtenir un permis d'inhumer. Une "coordonnatrice" (?) de Montpellier dont le commissariat nous avait donné le numéro de téléphone a aboyé à l'infirmière 'Ben vous n'avez qu'à la garder jusqu'à lundi!' avant de lui raccrocher au nez. Le kiné s'est alors souvenu qu'il avait vu passer le matin même les ordonnances d'un médecin du Grau dans la pharmacie voisine (seul médecin présent un samedi matin). Il fermait son cabinet à midi mais il est venu en hâte un quart d'heure avant, avec beaucoup de gentillesse, pour me sortir de ce cauchemar et rédiger un certificat de décès. Il faut donc se retenir d'expirer pendant les weekends, sous peine de plonger un peu plus sa famille dans le désarroi J'ai lu avec intérêt ton article dans la Nouvelle République. La fin du numerus clausus est une bonne chose! Amitiés Martine
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