Le 5 mai dernier les londoniens étaient
appelés à élire leur Maire.
J’ai été frappé par le fait que nos
médias nationaux ont systématiquement insisté sur la religion musulmane du
favori des sondages le travailliste SADIQ KHAN.
Face à lui se présentait le milliardaire ZAC GOLDSMITH,
mais pratiquement jamais ces mêmes médias n’ont signalé la religion israélite de
celui-ci.
Pourquoi cette différence de traitement ?
Londres qui est l’une des villes
les plus cosmopolites du monde va donc être dirigée par un maire musulman.
Il me semble qu’il aurait
été plus opportun – et surtout plus intelligent – d’insister sur le fait que ce
travailliste était pro-européen, qu’il était avocat, âgé de 45 ans, fils d’un
chauffeur de bus immigré du Pakistan, montrant ainsi que les personnes issues
de l’immigration savaient parfaitement s’intégrer.
SADIQ KHAN s’affirme adepte d’un islam ouvert lequel dit-il
n’est « qu’une partie de son identité », il succède donc
au conservateur eurosceptique Boris JOHNSON.
« Mon
parcours symbolise le fait que Londres est une ville formidable. J’aime cette
ville qui m’a donné toutes mes chances », résume M. KHAN dans un entretien au Monde en égrenant les
étapes de son ascension : élevé en HLM avec ses six frères et sœurs,
poussé par ses professeurs de l’enseignement public, étudiant en droit puis
avocat, député depuis 2005 de la circonscription populaire de Tooting, puis
ministre dans le gouvernement de Gordon Brown.
Les positions de SADIQ KHAN vis à vis de l’Europe sont pour l’avenir
de l’Europe un atout. Elles auraient dues être mises en avant par nos médias plutôt
que sa religion.
Le travailliste a promis une politique
sociale : il veut construire davantage de logements abordables et geler
les tarifs des transports pendant quatre ans.
Mais il se revendique aussi favorable au monde
des affaires, et s’est engagé à défendre les intérêts de la City, en premier
lieu en faisant campagne pour rester dans l’Union européenne.
A ceux qui le voient désormais en position de briguer
la tête du Labour et dans la foulée le poste de premier ministre, il affirme ne
pas avoir cette ambition. Maire de Londres, « c’est
une fin en soi », affirme-t-il.
Pendant la campagne, face aux violentes
attaques des conservateurs, qui l’ont accusé d’accointance avec les extrémistes
islamistes, il s’est dit « déçu »
mais a évité la surenchère. Il s’est contenté de rappeler qu’il a toujours
dénoncé le radicalisme, a voté pour le mariage homosexuel – ce qui lui a
valu des menaces de mort – et a fait campagne pour sauver son pub de
quartier.
Loin d’être une
péripétie en attendant le référendum du 23 juin sur l’Europe, les
élections régionales (aux Parlements écossais, gallois et d’Irlande du Nord) et
locales (124 municipalités renouvelées en Angleterre) du jeudi 5 mai étaient
un test pour le Parti travailliste, près d’un an après son échec aux
législatives.
Pour autant l’élection d’un travailliste
à la Mairie de Londres ne doit pas faire oublier que ces derniers ont perdu de
nombreux sièges.
En ÉCOSSE
le recul du Labour est encore plus important aux élections régionales, où le
Parti travailliste perd 13 sièges et arrive loin derrière les indépendantistes
du Parti national écossais (SNP). Mais ces derniers, s’ils sont arrivés en
tête, avec 63 sièges sur 129, perdent leur majorité.
Dans cette région du Royaume-Uni qui était un
fief du Labour jusqu’aux législatives de 2015, les travaillistes sont relégués
à la troisième position (24 sièges) derrière les conservateurs (31 sièges).
Au PAYS de
GALLES, les travaillistes restent en tête mais perdent près de 8 % par
rapport aux élections de 2011.
La gauche est aussi menacée dans ses fiefs du
nord de l’Angleterre par le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP,
xénophobe et antieuropéen).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les propos injurieux, racistes, sexistes, pornographiques, antisémites, islamophobes, ne seront pas publiés.
Pour signer les commentaires de vos noms/prénoms, cliquez sur le menu déroulant, et sélectionner "Nom/URL". Remplir ensuite uniquement la partie "NOM".