Le 24 avril
à l’issue du premier tour l’extrême droite (FPÖ) était en tête lors du premier
tour des élections présidentielles en Autriche.
Malgré le
fait qu’aucun Front Républicain ne se soit mis en place pour assurer la
victoire du candidat du parti écologiste (qui avait pris la deuxième place),
celui-ci est parvenu à refaire son retard et finalement l’emporter au second
tour.
Qui est donc Alexander VAN der BELLEN le candidat écologiste ?
Âgé de 72
ans, il est austère,. Austère et grand, un peu raide aussi. Jamais dans la
séduction, l’ancien professeur d’économie.
Il en a mené
des combats, ce Tyrolien arrivé en seconde position avec 21,3 % des voix
le 24 avril, au premier tour de la présidentielle autrichienne.
Son
patronyme est hollandais. La famille VAN der BELLEN, protestante, a émigré au
XVIIIe siècle des Pays-Bas vers la Russie, d’où elle fut ensuite chassée
en 1917 vers l’Estonie par les bolcheviques, avant de gagner le Reich, où
Alexander naîtra, en 1944. L’occupation soviétique du secteur obligera encore
tout le monde à partir, cette fois pour rejoindre la profondeur rassurante des
vallées alpines les plus reculées.
Qui est donc ce Norbert HOFER ?
« Avec Norbert
HOFER, le Néerlandais Geert WILDERS, la Française Marine Le PEN et l’Allemande
Frauke PETRY auraient pour la première fois des yeux et des oreilles au cœur de
l’Europe, commente
Christian RAINER, rédacteur en chef de l’hebdomadaire autrichien libéral "Profil".
Ils pourraient tout bloquer. A côté de HOFER, Viktor ORBAN est un
nounours ! » Au niveau européen, le FPÖ siège dans le groupe
Europe des nations et des libertés, auquel appartient également le Front
national.
Les conditions du second tour :
« Les
Verts et le FPÖ sont donc présents au second tour avec des candidats
atypiques », observe le
politologue Ivan KRASTEV, pour qui l’Autriche est un cas bien
particulier : « L’Europe centrale a connu le règne des partis
uniques, des partis-État ; en Autriche, c’est la fin de l’État à deux
partis. »
De fait, si
l’on met de côté les rares périodes où la gauche et la droite ont gouverné avec
le parti d’extrême droite (FPÖ), les grandes coalitions entre les deux partis
traditionnels dominent la vie gouvernementale depuis 1945.
Le parti
conservateur chrétien (ÖVP) est représenté sans interruption dans les
ministères depuis 1987.
Face aux
problèmes des migrants le gouvernement, conscient des peurs de la population,
s’est tourné vers les pays des Balkans pour fermer la route des migrants au
plus vite. L’Europe a été surprise. Une partie de ses dirigeants n’ont pas
compris l’alignement soudain de Vienne sur la politique du dirigeant
nationaliste hongrois voisin, Viktor ORBAN.
Bon nombre
des électeurs autrichiens non plus. La polarisation s’est installée. Grave,
profonde, inédite. « On a perdu notre âme en se laissant entraîner dans
la surenchère, déplore Mirza BULJUBASIC, dont les parents sont des réfugiés
originaires de Bosnie. Il y a un an, le FPÖ disait qu’il fallait renvoyer
les migrants avec des avions de l’armée et tout le monde s’offusquait. Mais
aujourd’hui, c’est le ministre social-démocrate de la défense qui tient un tel
discours. »
Les blocages
sont nombreux, les haines et les frustrations entre les deux camps,
équitablement partagées.
La gauche
reproche aux conservateurs d’être responsables du creusement des inégalités en
refusant l’instauration de droits de succession et d’un impôt sur la fortune.
La droite,
elle, en veut aux socialistes d’avoir permis la survie d’un syndicalisme
omnipotent, bloquant les réformes les plus libérales, alors que le chômage
augmente.
Quels sont les pouvoirs réels du
Président autrichien ?
Le Président
peut décider seul de révoquer le
Gouvernement et le chancelier (équivalent du 1er ministre en
France).
Il n’a pas
besoin pour cela d’obtenir, au préalable, le feu vert du Parlement sans même
avoir besoin de justifier sa décision. Malgré tout les 2 chambres peuvent lui
opposer une motion de défiance: « La
question est alors tranchée par référendum. Si la population soutient la
décision du président, le Parlement est dissous, et de nouvelles législatives
ont lieu. S’il est désavoué, de nouvelles présidentielles ont lieu. »
Le président
peut dissoudre le Parlement la
Constitution autrichienne se situerait à mi-chemin entre le régime présidentiel
à la française et le régime parlementaire allemand
Le président
ne peut pas siéger au Conseil européen
à la place du chancelier
Depuis
l’adhésion de l’Autriche à l’Union européenne en 1995, c’est le
chancelier, chef de gouvernement, qui siège aux réunions de Bruxelles. Thomas
KLESTIL, le président de l’époque, avait souhaité représenter l’Autriche à
Bruxelles. Ce droit lui avait été refusé
Je consulte votre Blog depuis peu. J’ai lu beaucoup de vos articles, j’ai noté que vous abordiez tous les aspects de la vie politique qu’ils soient régionaux, nationaux et même internationaux.
RépondreSupprimerC’est intéressant mais je suis étonné que vous ne parliez pas de la Loi sur le travail qui fait beaucoup de remous. Pourquoi ?
Latapie.gilbert@gmail.com
QUESTION :
RépondreSupprimerJe consulte votre Blog depuis peu. J’ai lu beaucoup de vos articles, j’ai noté que vous abordiez tous les aspects de la vie politique qu’ils soient régionaux, nationaux et même internationaux.
C’est intéressant mais je suis étonné que vous ne parliez pas de la Loi sur le travail qui fait beaucoup de remous. Pourquoi ?
Latapie.gilbert@gmail.com
RÉPONSE :
Merci de votre question ; je dois vous avouer que je reste disons perplexe sur ce projet de Loi. Comme beaucoup de nos compatriotes je ne l’ai pas lu dans le détail. Sans doute est-ce une erreur de ma part. En conséquence de quoi j’en suis réduit à écouter les commentaires des uns (qui sont favorables) et des autres (qui s’y opposent).
Je pense que des réformes doivent être mises en place, que ces réformes doivent être discutées d’abord avec les partenaires sociaux (syndicats ouvriers et patrons-employeurs), puis proposées à l’examen des élus. Qu’il doit pouvoir y être apporté des modifications. C’est le dialogue social.
J’ai cru comprendre que ce projet de Loi avait été mis sur la place publique avant toute concertation, ce qui de mon point de vue est une erreur.
J’ai cru comprendre aussi que cette mise sur la place publique n’était pas le fait du Gouvernement (certains parlent de fuites). Cela a provoqué la colère des partenaires sociaux (pour l’essentiel les syndicats ouvriers). Dès lors le débat n’ayant pas eu lieu correctement, il ne pouvait qu’être mal engagé et conduire à un affrontement que je déplore.
Mais très sincèrement parmi ceux qui s’y opposent combien ont lu ce projet de loi ?
Et parmi ceux qui manifestent combien viennent pour défendre leur point de vue ?
Et combien viennent pour faire de la casse ?
Je ne suis certain que cette Loi soit aussi mauvaise qu’on nous le dit (les médias nous martèlent leurs opinions) ni aussi bonne que le prétend le Gouvernement.
A mon avis il faut tout faire pour apaiser ce conflit dangereux pour la Démocratie et reprendre le dialogue.
J’observe qu’actuellement avec les importantes inondations et les conséquences désastreuses qui en résultent pour de nombreux concitoyens il serait plus solidaires de faire taire – pour un temps - nos divergences et être plus attentifs à la situation des victimes de ces pluies diluviennes.
Mais nous en reparlerons dans un prochain article.
Serge Petit