Jacques ACAR
a toujours milité pour une microbiologie médicale engagée “au lit du malade”
Il a été
le pionnier en France du concept de microbiologie étroitement mêlée à la
clinique, pour une meilleure performance diagnostique et une meilleure prise en
charge des patients, chaque spécialiste de l'une ou l'autre discipline restant
dans son rôle, mais en synergie avec l'autre.
@ESCMID
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Nous
apprenons avec une grande tristesse le décès du professeur Jacques ACAR,
infectiologue de renom, ami, mélomane d'exception, membre du comité d'honneur
de Musique au Val-de-Grâce.
Le Pr Jacques ACAR, 89 ans, s’est éteint vendredi 27 mars, victime du Covid-19
à l’hôpital Saint-Joseph à Paris, un établissement dont il avait dirigé pendant
40 ans le service des maladies infectieuses avec celui de l’hôpital Broussais.
En parallèle d’une carrière de médecin hospitalier, de professeur et de
chercheur, consacrée à la microbiologie clinique, Jacques ACAR a été un expert
reconnu dans le monde de la microbiologie et des maladies infectieuses.
Après une
enfance à Dakar, où il est né en 1931, il arrive à Paris en 1948 pour y débuter des études de
médecine. Son internat, réalisé en majeure partie à l’hôpital Claude Bernard,
lui a notamment donné l’occasion de travailler avec James REILLY, grand
chercheur.
Les recherches sur le développement des antibiotiques guideront
ensuite toute la carrière de Jacques ACAR.
Sa rencontre
avec le Pr Yves CHABBERT, figure de l’Institut Pasteur a été déterminante
aussi.
En 2018 il rendra hommage dans « Le Quotidien du Médecin ». à « ce patron que je n’ai jamais entendu dire un mot
désagréable à ses collaborateurs ». À
ses côtés, il s’ouvre à la médecine mondiale.
Un
spécialiste incontournable de la résistance aux antibiotiques
Participant
à de nombreux congrès, missions de recherches et enseignements, le Professeur ACAR deviendra
un spécialiste incontournable de la résistance aux antibiotiques.
Parallèlement
à l’enseignement qu’il dispense à la Faculté de Paris VI, il accueille des
stagiaires venus du monde entier dans son laboratoire à l’hôpital Saint-Joseph.
Il est à l’origine de la création de plusieurs sociétés scientifiques de
renom (Société Européenne de microbiologie clinique et de maladies
infectieuses, Société Internationale de maladies Infectieuses, Alliance pour
l’usage prudent des antibiotiques et de prospection du futur).
À presque 90
ans, Jacques ACAR demeurait encore très actif. C’est d’ailleurs à l’occasion
d’un déplacement scientifique récent outre-Atlantique qu’il aurait contracté le
virus qui l’a emporté.
Une ironie du sort pour celui qui faisait des nouveaux
périls infectieux l'un des défis de sa discipline, auxquels il avait consacré
sa vie.
En 2001, il en résumait ainsi les enjeux au « Quotidien » : « Deux
grands événements ont marqué les maladies infectieuses au cours des trente
dernières années.
D'une part, la renaissance de la discipline par la prise de
conscience de l'évolutivité - au sens darwinien - de ces maladies (l'épidémie
de SIDA en est un exemple).
D'autre part, la contingence de nos attitudes
thérapeutiques face au dynamisme du monde microbien. »
Le Quotidien
du Médecin
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