Il ne faut pas parler d’armistice, au singulier, mais
des armistices, au pluriel.
Celui du 11 novembre est le plus important, puisqu’il
est le dernier.
Il a été précédé de trois autres, signés par les trois
grands alliés de l’Allemagne qui sont importants pour d’autres Pays :
-
- la Bulgarie,
le 29 septembre, à Thessalonique,
-
- l’empire
Ottoman, le 30 octobre, à Moudros, le port de l’ile grecque de
Lemnos,
- -
l’Autriche
Hongrie, le 3 novembre, à la Villa Giusti, non loin de Padoue.
-
Ensuite,
l’accord signé à Rethondes, comme les trois qui ont précédé, n’étaient donc que
des armistices c’est-à-dire des suspensions provisoires des hostilités.
Celui du 11 novembre, par exemple, était prévu pour
durer 33 jours, puis il a ensuite été renouvelé. La guerre ne s’est terminée
officiellement qu’avec la série de traité de Paix, qui se sont succédé à partir
de 1919.
Le plus célèbre est celui de Versailles, réglant le
sort de l’empire allemand, et signé dans la galerie des glaces du château, le
28 juin.
Mais des militaires sont restés mobilisés jusqu’en
1923.
Tous les
vainqueurs n’ont pas accueilli l’armistice avec soulagement.
Bien évidemment, tout au long du front, la joie
explose dès que le clairon marque la fin des combats. Fin espérée depuis quatre
ans.
On ne peut oublier pour autant que tout le monde
n’était pas partisan de cet armistice. Un des plus célèbres opposants était Pétain.
En 1940, il sera défaitiste. Mais en 1918, il estimait
stupide et risqué d’arrêter les combats avant d’avoir pu pénétrer en Allemagne.
Il craignait que l’ennemi ne se serve de l’arrêt des
combats comme d’une trêve qui lui permettrait de se réorganiser, avant de
reprendre les armes.
D’autres, côté allié, furent déçus de ce que la guerre
s’arrête avant d’y avoir pu faire leur preuve. Ainsi, De Gaulle jeune capitaine
apprend la nouvelle de l’arrêt des combats dans la forteresse où il est détenu,
et il en ressent de l’humiliation. Il a fait une guerre très courageuse, a été
blessé, mais sa capture en 1916 l’a empêché de donner au combat tout ce qu’il
aurait voulu donner. Sitôt rentré de captivité, il brûle de repartir, et se fait
bientôt détacher auprès de la jeune armée polonaise, en guerre contre les
bolchéviques russes.
Pour les allemands, le 9, jour de la chute de
l’empire, reste plus important que le 11.
L’armistice a été signé par des
généraux alliés et des responsables politiques allemands mais pas par les
généraux allemands qui refusent de porter la responsabilité de la défaite.
Ce sont les généraux allemands Hindenburg et
Ludendorff qui, depuis l’automne, ont poussé l’empereur à redonner le pouvoir
aux civils.
Ainsi ils pouvaient dégager leur responsabilité d’un désastre dont
ils sont pourtant les responsables.
Le geste politique est essentiel et très grave.
Il
permettra à l’extrême droite allemande d’assoir
sur ce mensonge l’arrivée du
parti nazi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les propos injurieux, racistes, sexistes, pornographiques, antisémites, islamophobes, ne seront pas publiés.
Pour signer les commentaires de vos noms/prénoms, cliquez sur le menu déroulant, et sélectionner "Nom/URL". Remplir ensuite uniquement la partie "NOM".