Dans la nuit du 3 au 4 juin
1989 le régime chinois fait évacuer par l’Armée populaire la Place Tien An Men
à Pékin.
Un homme seul tente faire
reculer la colonne de chars.
Cette image a fait le
tour du monde.
Elle est devenue le
symbole du mouvement étudiant de Tien An Men
Tiananmen
1989 : les origines d’une répression
Tout
a commencé 13 ans plus tôt en septembre 1976 à la mort de Mao Tsé Toung. C’est
la fin de la Révolution Culturelle (1966-1976) voulue par Mao. Cette période a provoqué
des milliers de morts et autant d’arrestations.
Une
nouvelle ère semble se dessiner avec Dang Xiaoping. Tout au long des années
80 il y aura quasiment des manifestations chaque année. Les thèmes sont
différents mais tous mettent en avant une revendication centrale : plus de
Liberté, plus de Démocratie.
Au
sein du Parti Communiste Chinois se livre une lutte entre les conservateurs et
les réformateurs.
Le
secrétaire général du PCC Hu Yaoping (réformateur) soutient le mouvement
étudiant mais il est forcé à la démission. Les étudiants attendent son retour
mais il meurt en 1989. Des manifestations étudiantes spontanées lui rendent
hommage dès le 15 avril.
Le
21 avril 100 000 étudiants se rassemblent Place Tien An Men réclamant la
mise en pratique d’une politique pour lutter contre la corruption, contre l’inégalité
sociale et pour plus de Liberté individuelles.
Ce n’est
pas un mouvement révolutionnaire mais un mouvement réformateur qui ne vise pas
à renverser le régime. Un mouvement qui réclame un État de Droit avec plus de
Justice et de Liberté.
A
partir du mois de mai des étudiants commencent une grève de la faim sur la
Place Tien An Men, un évènement imprévu va précipiter les choses …
Le
15 mai Gorbatchev débute une visite en Chine. C’est la première visite d’un
dirigeant soviétique depuis 30 ans. Visite dont l’objectif est de symboliser la
réconciliation entre les deux pays.
L’URSS
vient de mettre en place la « perestroïka » et la « glasnost ».
Cette visite va conforter le mouvement étudiant dans sa volonté de réformes et
d’ouvertures, d’autant que des ouvriers de plus en plus nombreux et des intellectuels
rejoignent le mouvement.
Le
Gouvernement doit dialoguer et reprendre la politique de réformes économiques,
telles sont alors les revendications. Sans succès.
La
direction du PCC demande alors l’évacuation de la Place Tien An Men.
Le
20 mai la Loi martiale est proclamée les militaires sont dans les rues et
pendant 11 jours le mouvement sera encadré par l’armée.
Le 3
juin Deng Xiaoping prend la décision de faire évacuer la Place.
Ce
sont près de 200 000 soldats qui sont
en train de converger vers les manifestants, mitraillant tous ceux qui
résistent. Le crépitement des armes automatiques est de plus en plus intense.
Quand la décision d’évacuer la place est enfin prise, Les étudiants quittent à
regret cette esplanade qu’ils ont occupée pendant cinquante jours, scandant les
slogans habituels : « Non
à la corruption, non à la dictature », tout en poussant leur
vélo.
Cette
évacuation provoquera des milliers de morts et dans les jours suivants des
milliers d’arrestations.
286
morts selon les responsables chinois. Alors que les Anglais, les Américains et les Russes avancent le chiffre de 10 000 tués et autant de blessés
Le
« massacre de Tien An Men » met fin à six semaines d’un mouvement
inédit, la plus grande mobilisation pro démocratique du XXe siècle
en Chine.
Le
Mouvement de Tien An Men est terminé. C’est aujourd’hui encore un sujet tabou
censuré en Chine. Ce qui ne signifie pas que des traces restent encore
présentes dans les esprits ce qui inquiète les autorités chinoises qui font
tout pour garder le pouvoir.
Une
Presse Libre, des élections démocratiques, une Justice indépendante et l’instauration
d’un État de Droit restent toujours d’actualité.
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