« Une grande dame s’est éteinte ».
C’est ainsi que le
quotidien L’Humanité
a annoncé la disparition de la militante communiste Josette AUDIN dimanche
3 février.
Celle qui a consacré plus de
soixante ans de sa vie à faire reconnaître à l’État français son rôle dans la
mort de son mari, Maurice AUDIN, en 1957, pendant la guerre d’Algérie, est
décédée samedi 2 février à l’âge de 87 ans.
Militante communiste et anticolonialiste, elle s’est
battue pour faire reconnaître la responsabilité de l’État
français dans la mort de Maurice AUDIN pendant la guerre d’Algérie.
Sa famille s'est battue pendant 61 ans pour faire connaître la vérité sur sa mort.
Sa famille s'est battue pendant 61 ans pour faire connaître la vérité sur sa mort.
Maurice AUDIN n’était pas un
poseur de bombes.
En 1957, le jeune et
brillant mathématicien français qui prépare une thèse de doctorat à la Sorbonne
enseigne à l’université des sciences d’Alger.
Anticolonialiste, il milite
avec sa femme Josette au Parti communiste algérien (PCA).
Militant
pour l’indépendance de l’Algérie, il avait été arrêté le 11 juin 1957
en pleine bataille d’Alger, puis torturé par l’armée française, avant de
disparaître sans laisser de traces.
Photo de studio de
Maurice et Josette AUDIN. Youtube
C’est le 13 septembre dernier
que le Président Emmanuel MACRON a reconnu la responsabilité de l’État dans la
disparition de Maurice AUDIN (1).
Au cours de cette rencontre le
Président lui a remis une déclaration reconnaissant que son mari était mort
sous la torture du fait d’un « système légalement institué »
par l’ancienne puissance coloniale française en Algérie.
Mais pour Josette AUDIN la
recherche de la vérité se poursuivait. « Mon
combat n’est pas fini. Comment Maurice a-t-il été tué ? Quels sont les
noms de ses tortionnaires ? Qu’a-t-on fait de son corps ? Nous ne le
savons toujours pas. Il faudrait que des gens parlent enfin… »
Malgré les dizaines d’enquêtes
menées, les nombreux livres publiés, les archives officielles déjà déclassifiées
et le travail de plusieurs historiens, cette affaire reste, en effet, l’un des
derniers secrets de la guerre d’Algérie.
(1) Le
18 juin 2014, François HOLLANDE avait fait un premier pas en reconnaissant
que Maurice AUDIN ne s’était pas évadé, contrairement à la version officielle,
et était mort en détention. Le président socialiste n’avait pas voulu aller plus
loin.
Quant à Nicolas Sarkozy, il n’avait pas même répondu à la lettre que Mme
AUDIN lui avait adressée à l’Élysée en 2007.
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