Le Président MADURO refuse que l’aide humanitaire entre au Venezuela.
Cette
aide humanitaire envoyée par les Etats-Unis a été acheminée dans la ville
colombienne de CUCUTA, à la frontière avec le Venezuela, mais le président MADURO
refuse qu’elle entre dans son pays.
Sur le plan humanitaire nous ne pouvons pas accepter ce refus.
Mais du point de vue politique ce refus peut s’expliquer, se comprendre
sans pour autant excuser.
Nous savons bien que par le passé des aides humanitaires étaient parfois
accompagnées de livraison d’armes. Même des organismes officiels – telle la
Croix Rouge – en ont été les victimes.
Pour autant il me semblerait normal que l’on puisse via une mission
internationale neutre contrôler cette livraison.
Ne nous leurrons pas la politique d’aide menée par les USA n’est pas une
opération de pure philanthropie. Cette politique relève d’une stratégie d’ingérence
camouflée.
Pour preuve : les sanctions
américaines contre le groupe pétrolier public vénézuélien (PDVSA) aggravent la situation et cela depuis de nombreuses
années.
Dans
les années 2000, PDVSA produisait autour de 3 millions de barils par jour.
En 2018, selon les chiffres de l’Organisation des pays exportateurs de
pétrole (OPEP) – dont le Venezuela est un membre fondateur –, la production a
chuté à 1,17 million de barils par jour, au plus bas depuis trente ans.
Le 28 janvier l’administration
TRUMP a interdit à PDVSA de faire du commerce avec des entités américaines et a
gelé 7 milliards de dollars (6,2 milliards d’euros) d’actifs à l’étranger.
Parallèlement,
l’administration nord-américaine a donné à Juan GUAIDO, le président
autoproclamé, le contrôle des comptes bancaires du Venezuela aux Etats-Unis. C’est
pour le moins scandaleux et la preuve évidente d’une intervention dans les
affaires intérieures du Venezuela.
Didier
HOUSSIN, président de l’Institut français du pétrole et des énergies nouvelles
(IFP-EN), considère que « Ces sanctions vont énormément gêner
PDVSA », il estime que
« l’impact sur le pays peut être extrêmement sévère ».
Le Conseil
de Sécurité de l’ONU exprime« son inquiétude » face « aux menaces de
recourir à la force contre l’intégrité territoriale et l’indépendance
politique » du Venezuela. Il critique aussi « les tentations
d’intervenir dans des sujets qui relèvent principalement d’affaires
intérieures » à ce pays.
La Russie s’inquiète d’une forme
d’ingérence américaine.
De son côté le projet de texte russe appelle à « un
règlement de la situation actuelle (…) via des moyens pacifiques ». Il
apporte aussi son soutien à « toutes les initiatives visant à trouver
une solution politique entre les Vénézuéliens, dont le Mécanisme de
Montevideo », sur la base d’un dialogue national.