L’ancien président cubain Fidel CASTRO est mort
vendredi 25 novembre à l’âge de 90 ans.
Absent et sans Internet je n’ai pu m’exprimer sur ce
décès. La polémique suscitée par les déclarations de Ségolène ROYAL me permet
aujourd’hui de donner un avis personnel sur cette disparition du « Lider
maximo ».
A l’évidence la défense du bilan de Fidel CASTRO n’est
pas appréciée par la droite et l’extrême droite, mais cela n’est pas étonnant.
Ce qui est pour le moins surprenant c’est de constater
que toutes ces belles figures politiques de droites effarouchées oublient
curieusement le sinistre régime de BATISTA dont je n’ai jamais entendu dans
leurs discours la moindre condamnation.
Mais ce dictateur féroce et corrompu était un ami
intime des États-Unis d’Amérique du Nord. Plus qu’un intime il était un
complice.
La chute du régime de BATISTA honni par les cubains était une
perte sèche pour les U S A qui ont par tous les moyens tentés de faire
assassiner CASTRO afin d’y rétablir un régime politique à leur dévotion.
Nous avons peu entendu parler des tentatives de
renversement par la force du régime castriste. L’aventure d’un débarquement
dans « la baie des cochons » est pourtant une réalité, sans compter
les nombreuses (au minimum 600) tentatives d’assassinats.
De tout temps les U S A n’ont jamais supporté qu’un
pouvoir politique soit indépendant à Cuba, ni d’ailleurs dans de nombreux
autres pays d’Amérique latine.
Braves gens de la droite (extrême ou pas) et pour une
partie du Centre je ne vous ai pas beaucoup entendu pleurer sur le renversement
de Salvador ALLENDE, c’est pourtant le plus bel exemple d’ingérence politique
ayant conduit à l’instauration de la dictature de Pinochet. Finalement avoué
par la C I A. le coup d’État contre le régime démocratiquement élu du Chili ne
vous a pas franchement révolté.
Par contre à gauche les réactions aux propos de
Ségolène ROYAL sont plus contrastées.
Je ne suis pas un admirateur farouche de CASTRO, mais
force est de constater sa réussite dans le domaine de l’éducation et de la
santé.
Sans doute cet espoir n’a pas été à la hauteur de nos
espérances.
Je me souviens parfaitement qu’en janvier 59, lorsque le « Mouvement du 26 juillet »
est arrivé triomphalement à La Havane, à la Faculté de Médecine de Tours un
jeune étudiant de mes amis exilé cubain nous a immédiatement annoncé qu’il
partait à Cuba pour participer à la reconstruction de son pays.
A cette époque j’aurais personnellement souhaité aller
à Cuba pour voir ce pays en marche vers la démocratie. Mais pour cela il
fallait d’abord aller à Prague pour prendre l’avion (il n’y avait pas de lignes directes vers Cuba) et il fallait avoir
des moyens financiers que je n’avais pas.
Toute la gauche formulait alors d’immenses espoirs
dans cette révolution.
Aujourd’hui une partie de la gauche condamne les
propos de Ségolène ROYAL, mais ne dit mot sur nos relations honteuses avec
certains régimes arabes du Golfe
En effet nous pourrions faire une comparaison avec un
Roi qui règne actuellement dans un Pays avec lequel nous avons d’étroites
relations, mais le pétrole est là qui nous fait oublier bien des choses.
La famille qui règne en Arabie Saoudite est-elle un
exemple de démocratie et de respect de la personne humaine ? On y fouette,
on y ampute, on y écartèle des opposants …et notre démocratie occidentale se
tait et détourne les yeux.
Les U S A ont, de fait, été défiés par le régime
castriste lequel a, à juste titre, nationalisé des entreprises nord-américaines
qui à Cuba s’enrichissaient sur le dos des travailleurs. Le blocus imposé par
les U S A depuis 1962 (encore en place à ce jour, malgré la reprise des
relations diplomatiques) est pour l’essentiel à l’origine de cette situation
Que dire de l’occupation de la base nord-américaine de
Guantanamo ?
Quel pays souverain accepterait une base sur son
territoire national dont le but est de l’espionner ? Voire de soutenir son
opposition politique ?
Et à Guantanamo tous les détenus ont-ils été jugés et
condamnés ?
Devons-nous oublier que tous les ans le gouvernement
des U S A inscrit dans son budget des millions de dollars pour soutenir
l’action des opposants sur l’île ?
Cependant :
- Il est vrai que
la Révolution cubaine a pu, pour partie, être décevante mais il est aussi vrai
que l’attitude des U S A y est pour une grande part responsable d’une dérive
autoritaire. La mise en place du blocus économique et politique a fait en sorte
que l’URSS était le seul recours pour la survie du régime castriste. C’est un
fait et les faits sont têtus.
-
Il est vrai que ce n’est pas la démocratie pleine et
entière qui règne à Cuba, mais Fidel CASTRO justifiait la répression en ayant
recours à cette phrase de Saint Ignace de Loyola (qui s’y connaissait en matière de répression) : « Dans
une forteresse assiégée, toute dissidence est une trahison »
Je ne suis donc jamais allé à Cuba, et je n’irais pas
car le virage du régime date de l’époque où Fidel CASTRO n’a pas respecté son
engagement d’aide à la guérilla de CHE GUEVARA en Bolivie.
Pour avoir approché voici quelques années des familles
proches de combattants « guévaristes boliviens », celles-ci estimaient
que le Che n’avait pas été réellement soutenu comme promis par CASTRO.
Dans ses derniers carnets publiés, CHE GUEVARA y
laisse entendre sa déception.
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