Hommage à Fernand BERTHOUIN
(Allocution prononcée lors des obsèques)
Mesdames, Messieurs,
C’est à vous Chère Gisèle,
A vous ses Enfants et
Petits-enfants, que tout d’abord je m’adresse.
Vous m’avez sollicité afin que
je puisse dire ces quelques mots d’au revoir à Fernand.
Entretenant avec votre époux,
des relations amicales, j’ai accepté volontiers cette lourde tâche.
Je dis lourde tâche, parce
qu’il m’est particulièrement pénible de prendre la parole ici dans ces
circonstances douloureuses.
C’est à vous aussi Mesdames et
Messieurs ici présents que je m’adresse :
C’est peu après mon arrivée à
Descartes en juin 1968 que j’ai plus précisément connu Fernand BERTHOUIN.
Certes je le connaissais bien
avant du fait de ses responsabilités politiques, mais c’est seulement à partir
de 1968 que nous nous sommes réellement connus.
Nos relations ont été
immédiatement amicales et fraternelles. Nous avons eu parfois des divergences
d’appréciation mais sur le fond nous tombions le plus souvent en accord.
J’avais une réelle Amitié pour
lui et j’ai la faiblesse de croire que cette Amitié était partagée.
Crédit Photo David Bouloiseau
Fernand était un Homme chaleureux et convivial, c’est pour cela qu’il est difficile de résumer en quelques mots sa vie et nos relations personnelles.
Né au Grand Pressigny dans une
famille modeste le 10 juin 1917, il restera tout au long de sa vie un Homme
simple sachant écouter et conseiller son prochain.
Pendant la guerre il sera
prisonnier en Allemagne de 1940 à 1945. Pour s’évader comme il le dit lui-même
il écrira des poèmes, qui plus tard seront réunis dans un recueil qu’il intitulera
« Soliloque d’un prisonnier ».
A la fin de sa captivité en
1945 il est de retour ici au Grand Pressigny ; il s’y mariera avec vous
Gisèle en 1949.
Il exercera différents métiers : de mécanicien à entrepreneur
de travaux publics puis moniteur d’auto-école.
Mais c’est en 1954 qu’il
s’engage véritablement dans ce qu’il est convenu d’appeler la politique en
devenant Maire de la commune qui l’a vu naître.
En vérité né dans une famille
de gauche Fernand a de tout temps été bercé par la vie politique au sens noble
du terme, non pas la politique politicienne, mais la Politique avec un grand
« P », c’est-à-dire la vie de la Cité, la vie quotidienne de tous ses
concitoyens.
Il assumera cette fonction de
Maire jusqu’en 1978 avec – comme il le dit lui-même – « cette satisfaction de voir se réaliser localement ce que l’on a
décidé avec le Conseil Municipal ».
Elu aux élections cantonales
en 1962 il fait son entrée au Conseil Général d’Indre et Loire où il siégera
jusqu’en 1973.
Enfin arrivent les élections
législatives de 1962, où contre toute attente il bat l’ancien Premier Ministre
Michel Debré.
Sans vouloir m’appesantir sur
cette élection il faut tout de même rappeler les conditions particulièrement
difficiles d’une campagne électorale parasitée par le sinistre Service d’Action
Civique (SAC) qui entretenait alors un climat délétère de méfiance, de
calomnies mais aussi de haine et de menaces permanentes contre celui qui osait
se présenter contre l’ancien Premier Ministre.
Il fallait alors une bonne
dose de courage et de conviction pour se lancer dans cette bataille électorale.
Fernand BERTHOUIN a eu ce courage car, il faut nous en souvenir, il n’y avait pas foule pour se lancer dans un tel défi. Mais la victoire était au rendez-vous, sans exagérer nous pouvons dire que c’est là une page glorieuse dans la vie politique de la Gauche de ce département.
Fernand BERTHOUIN a eu ce courage car, il faut nous en souvenir, il n’y avait pas foule pour se lancer dans un tel défi. Mais la victoire était au rendez-vous, sans exagérer nous pouvons dire que c’est là une page glorieuse dans la vie politique de la Gauche de ce département.
Fernand BERTHOUIN sera réélu
en 1967, 1968 et 1973.
Sa réélection de 1968 (année
qui a vu le raz de marée de l’UDR l’emporter quasiment partout) a fait de lui « le seul député de gauche élu à 100
kms à la ronde » comme il le dit lui-même.
Ses grandes
satisfactions en tant que parlementaire et homme politique furent derrière
François Mitterrand d’avoir été associé aux grandes mutations de la gauche
française avec la création de la FGDS et
l’élaboration du programme commun de gouvernement.
Il se félicitait également
lui, l’ancien prisonnier de guerre et l’ardent des défenseur au Parlement des
anciens combattants d’avoir très tôt participé au rapprochement entre la France
et l’Allemagne.
Enfin lors de son dernier
mandat Il a été très fier en 1974 de pouvoir soutenir Simone VEIL pendant le
débat sur l’avortement.
Nous ne pouvons pas non plus
omettre de souligner l’autre passion de Fernand BERTHOUIN pour la préhistoire.
Sa collection personnelle de
bifaces et autres silex préhistoriques est là pour nous le rappeler.
Je crois savoir que récemment
le Conseil Départemental d’Indre et Loire a décidé de baptiser de son nom une
salle du Musée du Grand Pressigny.
C’est un hommage bien mérité à celui qui fut l’infatigable ambassadeur de la préhistoire dans le sud lochois et pour qui la rénovation tant attendue du Musée du Grand Pressigny voici quelques années fut une grande satisfaction.
C’est un hommage bien mérité à celui qui fut l’infatigable ambassadeur de la préhistoire dans le sud lochois et pour qui la rénovation tant attendue du Musée du Grand Pressigny voici quelques années fut une grande satisfaction.
Aujourd’hui une page de notre
histoire locale et nationale se tourne mais j’en suis persuadé les pressignois
et les pressignoises, ainsi que l’ensemble de nos concitoyens n’oublieront pas
Fernand BERTHOUIN qui restera vivant dans nos mémoires.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les propos injurieux, racistes, sexistes, pornographiques, antisémites, islamophobes, ne seront pas publiés.
Pour signer les commentaires de vos noms/prénoms, cliquez sur le menu déroulant, et sélectionner "Nom/URL". Remplir ensuite uniquement la partie "NOM".