Le
19 mars 1962 était enfin signé le protocole de Paix entre la France et
l’Algérie laquelle pouvait enfin devenir indépendante.
Pendant
des années Celles et Ceux qui qualifiaient ce conflit
de « guerre » étaient poursuivis et emprisonnés.
Aujourd’hui
54 ans après certains s’obstinent à ne pas vouloir célébrer cette date
anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie au prétexte que des exactions
inqualifiables se sont déroulées après cette date. En quelque sorte comme-ci le
8 mai 1945 ne signifiait pas la fin de Seconde guerre mondiale au prétexte que
des affrontements sanglants se sont produits après cette date.
En
ce moment anniversaire il nous semble intéressant de publier ci-dessous des
informations relatives au spectacle organisé par le Théâtre Jean Vilar de Vitry
sur Seine le mercredi 30 mars prochain.
Souad Massi fait entendre la richesse et la
subtilité de la culture arabe en mettant en musique ses poètes d’hier et
d’aujourd’hui.
Comme en
écho aux insurrections populaires qui ont éclaté dans des pays arabes
et maghrébins, elle porte son choix sur des auteurs contestataires ou
anticonformistes, parmi lesquels le libanais Abou Madi, le tunisien Abou
El Kacem El Chabi, l’irakien El Moutanabi…
Distinguée par le prix Charles Cros et une victoire de la musique, elle
nous régale avec Al Mutakalimun de son fameux « folk rock algérien
» qui croise musiques africaines, bossa et traditionnel algérois…
« El Mutakallimûn : une œuvre fluide, généreuse,
alerte qui met à la portée de tous un patrimoine arabe magnifique. » Marianne
« Avec le somptueux El Mutakallimun, la douce diva
algérienne répond à la stigmatisation islamophobe par la puissance et la beauté
du verbe... Un irrésistible roulis qui définitivement nous emporte.. » L’Humanité
« Un album riche en musicalité et en texte. » El Watan
Rachid est le patron d’un bar de la communauté berbère de Paris. Chaque soir des amis se retrouvent dans ce bar que fréquente lounes Matoub. Mais ce soir, silence complet parmi les clients seul la radio se fait entendre. Il annonce la terrible nouvelle, l’ami, le rebelle, l’enfant chéri de la Kabylie a été lâchement assassiné.
Les chansons de Lounes Matoub retentissent
toujours aussi fort dans le cœur et l’âme des kabyles. Au fil de cette soirée,
les amis de Lounes arriveront malgré la tristesse à accorder mandoles
et guitares pour chanter ses chansons. Le théâtre Jean Vilar et l’Assoce
Kipik s’associent pour vous présenter des extraits de ce spectacle
qui sera créé en mai 2016 au festival « Sur les pointes ».
Mais qui était donc Lounes MATOUB ?[1]
Lounès Matoub nait le 24
janvier 1956 au sein d'une famille humble, dans la région d'Aït Douala dans la
Kabylie montagneuse, à une vingtaine de kilomètres de Tizi Ouzou.
Depuis
la sortie de son premier album A Yizem anda tellid ? (Ô lion où
es-tu ?) Lounès Matoub célèbre les combattants de l'indépendance et
fustige les dirigeants de l'Algérie auxquels il reproche d'avoir usurpé le
pouvoir et de brider la liberté d'expression. Chef de file
du combat pour la reconnaissance de la langue berbère, Lounès Matoub est
grièvement blessé par un gendarme en octobre 1988. Il raconte sa longue
convalescence dans l'album L'Ironie du sort (1989).
Opposé
au terrorisme islamiste, Lounès Matoub condamne l'assassinat d'intellectuels.
Il fut enlevé le 25 septembre 1994 par un groupe armé, puis libéré au terme
d'une forte mobilisation de l'opinion kabyle. La même année, il publie un
ouvrage autobiographique Le Rebelle et reçoit le Prix de la Mémoire des
mains de Danielle Mitterrand.
En
1995, il participe à la « marche des rameaux » en Italie pour
l'abolition de la peine de mort, alors qu'en mars 1995, le Ski Club
international des journalistes (Canada) lui remet le Prix de la liberté
d'expression.
Le
25 juin 1998, il est assassiné sur la route menant de Tizi Ouzou à Ath Douala
en Algérie (Kabylie) à quelques kilomètres de son village natal. Les conditions
de ce meurtre n'ont jamais été élucidées. Les funérailles du chanteur
drainèrent des centaines de milliers de personnes et la Kabylie a connu
plusieurs semaines d'émeutes et de deuil. Son dernier album Lettre ouverte
aux…, paru quelques semaines après son assassinat, contient une parodie de
l'hymne national algérien dans laquelle il dénonce le pouvoir en place.
Issu d'une
école française, il lut Mouloud Mammeri, Albert Camus, Jean Amrouche et Mouloud
Feraoun. Mais en 1968, la loi de Boumediene portant l'arabisation de l'école - Ahmed Taleb, alors ministre de l'éducation s'en
est chargé - vint tel un coup d'épée. Lounès la considérait arbitraire, telle
une provocation, et même une agression à toute une région de l'Algérie qu'est
la Kabylie. Il éprouvait dès lors un rejet catégorique à la langue arabe et de
même à l'école coranique de l'époque dite « Zawiya ». Bien que
conscient du danger auquel il s’exposait par cette décision il n'hésitera
guère, plus tard, à crier haut et fort que le FIS, plutôt tous les intégristes
soient un produit, pur et net, d'une école algérienne sinistrée.
Distinctions
·
Le 06
décembre 1994 à Paris Mme Danielle Mitterrand Présidente de La
Fondation France Libertés remet à Matoub Lounes le Prix de la
Mémoire.
·
Le 22 mars
1995, l'organisation des journalistes canadiens SCIJ lui décerne Le Prix de la
Liberté d'Expression.
·
Le 19
décembre 1995 il reçoit Le Prix Tahar Djaout de La Fondation Noureddine
Abba
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